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Anggra Krahl, la Dame Sombre

Anggra Krahl
Anggra Krahl
Rang IV - Seigneur Sith
Messages : 93
Date d'inscription : 04/09/2018
Mar 4 Sep - 18:51
Anggra Krahl

Présentation générale




Nom : Krahl
Prénom(s) :  Anggra
Surnom(s) :  Darth Nequitia, la Dame Sombre
Age : 43 ans
Race :  Sith au Sang-Pur officiellement,
même si sa grand-mère était une humaine
Monde d'origine : Nfolgai

Côté de la Force : Obscur
Faction : Empire Sith
Rang désiré : Seigneur Sith - Inquisitrice
Anggra Krahl, la Dame Sombre Czolin10


Caractéristiques & Pouvoirs



30

50

65

60

45


Pouvoirs de Rang I :
- Concentration niveau I
- Persuasion de Force
- Maîtrise Télékinésique
- Renforcement des Capacités
- Amélioration des Sens
- Traduction
Pouvoirs de Rang II :
- Concentration niveau II
- Illusion de Force
- Etranglement de Force
- Se Nourrir du Côté Obscur
- Désactivation de Droïdes
- Voile de Force
Pouvoirs de Rang III :
- Concentration niveau III
- Contrôle de l'Esprit
- Manteau de l'Ombre
- Eclairs de Force
Pouvoirs de Rang IV :
- Restructuration Mentale
- Alchimie Sith
Points forts et faibles

Puissante dans la Force : Anggra est naturellement douée dans le Côté Obscur de la Force, et si son potentiel a longtemps été bridé durant son apprentissage, il n’en demeure pas moins exceptionnel. Cela ne signifie pas que sa puissance brute est supérieure à la moyenne, puisque sa spécialité est davantage tournée vers les techniques d’infiltration et de contrôle, mais simplement qu’elle n’a pas encore atteint la plénitude de son art, et que ses réserves sont particulièrement importantes.

Assassin professionnel : La Sith a été employée durant une grande partie de son existence comme exécutrice des basses-œuvres. A ce titre, elle a développé un sens aigu de la préparation, de la manipulation et de la dissimulation. Désormais Seigneur, elle utilise ses anciens talents dans d’autres arènes que la mise à mort, mais n’oublie pas qui elle a été, et quels sont les faiblesses à exploiter pour faire tomber ses proies.

Sorcière Sith : Anggra éprouve une fascination particulière pour l’Alchimie Sith et les savoirs ancestraux de sa race d’une manière générale. C’est une philosophe assermentée du Côté Obscur et elle adore découvrir de nouveaux dogmes pour mieux les déconstruire et alimenter sa pensée et ses pouvoirs. Contrairement à ce que certains pensent, il y a toujours à apprendre des autres. Qu’on dissèque leur pensée ou leur corps.

Mauvaise réputation : Ayant assassiné l’ensemble des membres de sa famille ainsi qu’un certain nombre d’opposants de Darth Strath, la Sith ne s’est pas attirée que des amis. Beaucoup la considèrent comme dérangée et indigne de sa fonction actuelle, quand d’autres attendent tout simplement l’heure de la vengeance …

Peu endurante : Anggra a toujours basé ses succès sur la fourberie et la préparation. Elle déteste être prise au dépourvu, et son style de combat consiste en une prise à la gorge impitoyable de son adversaire pour s’en défaire. Généralement c’est suffisant. Si ce n’est pas le cas … La Sith devra faire très attention, car elle n’est guère douée sur la longueur et se fatigue vite.

Sang-mêlée : L’élite de l’Empire sait qu’Anggra Krahl est la fille d’une concubine à demi-humaine, et son apparence ne les détrompe pas sur cette ascendance honteuse aux yeux de certains. Les sang-purs la considèrent comme une intruse, une usurpatrice, quand les autres membres de l’Empire l’assimilent à la caste arrogante des descendants des premiers sith. Autant dire qu’elle est relativement isolée.
Votre équipement


- Un sabre laser à lame simple et à la garde courbée
- Le palace familial des Krahl sur Nfolgai - et ce qui va avec.
- Un vaisseau léger pour ses déplacements personnels

Caractère (200 mots minimum)

De nombreuses épithètes ont été utilisées pour parler du caractère d’Anggra Krahl, et les éloges furent rares. Certains lui reprochent régulièrement son apparente austérité et sa froideur calculatrice, d’autres son sadisme supposé ainsi que son approche particulière de la loyauté. L’ensemble de ces avis n’est pas forcément éloigné de la vérité, mais mérite tout de même quelques nuances.

Ainsi, Anggra n’a été que peu, de part ses principales missions au cours des années, amenée à faire preuve de chaleur humaine, et pour cause : les assassins se prennent rarement d’affection pour leurs cibles et préfèrent généralement la solitude des ombres aux mondanités. Cependant, ceux qui font cette observation sont souvent les mêmes qui ont longtemps méprisé la Sith pour son ascendance douteuse et son passé peu glorieux. Ironiquement, ce sont également les mêmes qui ont eu une fâcheuse tendance à finir empoisonnés par leurs propres serviteurs corrompus par Anggra. Comme quoi, elle sait se faire apprécier. Elle choisit simplement ses obligés, et a toujours marqué une nette préférence pour les basses castes, ayant été habituée à les côtoyer dans son enfance. Par conséquent, elle n’arbore pas la morgue ordinaire des sang-purs face à ceux réputés inférieurs, sauf quand son statut de Seigneur le justifie ou qu’un petit rappel de son pouvoir est nécessaire. Mais généralement, la Dame Sombre saura se montrer agréable, à défaut d’être charmante, avec juste ce qu’il faut de distance pour ne pas se compromettre. En société, néanmoins, elle préfère rester sur ses gardes, se méfiant par expérience de ses pairs, à moins d’avoir une idée derrière la tête ou de s’adresser à d’anciennes conquêtes – enfin, celles qui sont encore en vie.

Au fond, là réside la principale difficulté pour comprendre Anggra, car elle cultive l’ambiguité dans tous les compartiments de son existence. Elle a aimé, et passionnément, tout en conservant une vision cynique et utilitariste de ses émotions pour savoir se détacher de ses toquades du moment si le besoin s’en faisait sentir, et sans en souffrir outre mesure. Les trahisons, communes dans la société sith, ont achevé d’en faire une sorte d’idéologue de la misanthropie choisie : elle supporte les obligations sociales, peut y trouver du plaisir, mais n’oublie jamais que le chaos guide toute vie, et que les passions sont éphémères, sans attraits face aux beautés du pouvoir. Ce jugement, elle l’applique à toutes les cultures qu’elle connaisse, et n’en démordra sans doute jamais : l’ordre n’est qu’une illusion, car toute règle est faite pour être détournée face à l’ambition et aux désirs des êtres sensibles. Seuls les forts survivent … et protègent les faibles qui savent les divertir. Le reste n’est que chimère, même si une chimère peut être douce.

Dépassionnée, Anggra l’est, ce qui peut paraître contradictoire pour une Sith. En réalité, elle l’envisage plutôt comme une forme de logique car, connaissant la force des émotions, et leur caractère limité, elle s’en gorge chez les autres et s’en méfie chez elle. Cela ne signifie aucunement qu’elle n’a pas de passions, au contraire même. Elle veille simplement à ne jamais perdre de vue qu’elles ne sont que cela, des sentiments passagers et brutaux qui doivent être exploités au plus vite et abandonnés aussitôt pour découvrir de nouvelles sources de pouvoir. Ainsi, c’est une amoureuse de l’art, sous toutes ses formes, et une esthète accomplie, ainsi qu’une grande lectrice. Dotée d’un sens aigu de l’expérimentation, la Krahl a, toute sa vie, aimé découvrir de nouveaux horizons, d’où sa grande versatilité et son savoir éclectique, mais aussi son goût pour les connaissances interdites ou qui rebuteraient d’autres personnes. Rien n’est tabou, dans son esprit, même la mort. Surtout pas la mort.

En effet, il serait mentir que d’affirmer que les rumeurs sur les aspects les plus sombres de sa personnalité ne sont pas fondées. Elles le sont. Anggra n’éprouve jamais de remords, et n’a jamais eu aucun problème à exécuter les cibles qui lui ont été désignées. Ses récriminations ont, de son point de vue, toujours un fondement logique et politique, rien de plus. Le reste, son père l’a enterré au plus profond de son cœur lorsqu’elle n’était qu’une gamine. La mort n’est qu’une partie du cycle de la vie, et de l’Obscurité. S’en formaliser, c’est être hypocrite. La manipulation ne l’a jamais rebuté, et a même, il faut l’admettre, tendance à l’amuser, tout comme la corruption d’autres individus. Briser une conscience sûre d’elle et lui insuffler de nouvelles certitudes est, après tout, un jeu dangereux mais follement excitant. Mentir lui vient comme une deuxième nature, même si, et c’est cela le pire peut-être, elle dit généralement la vérité … Ou du moins, ce qui peut s’entendre comme la vérité. Jouer sur les ambiguités, là encore, fait partie de ses petits travers personnels. Pour compléter ce tableau décidément peu idyllique, la quadragénaire est profondément et farouchement rancunière, capable d’attendre des années pour assouvir ses pulsions vengeresses. Et comme elle a participé personnellement à la mort, au fur et à mesure, de toute sa famille, il est difficile d’imaginer que quelque chose puisse l’arrêter …

Et pourtant, sous cette couche de défauts, de compromissions et de cynisme sadique se cache, au final, une femme qui n’aspire qu’à être libre et à mener son existence comme elle le désire, en utilisant les armes qu’on lui a donné. Cette liberté si chèrement payée, elle fera tout pour la préserver. Rien n’a plus d’importance, à ses yeux. Libre-penseuse, libre esprit, électron libre … Anggra n’a que très rarement montré cette partie d’elle à qui que ce soit, sans doute parce qu’elle n’a jamais eu suffisamment confiance pour le faire après les trahisons qu’elle a subi. Peut-être est-ce, à quarante-trois ans, le plus cruel des constats qu’elle puisse faire : la Sith est seule, et cette solitude qui lui a parfois pesé, elle a fini par l’accepter pleinement, même si elle est constamment entourée.

Description physique/Apparence (200 mots minimum)

Anggra arbore les signes distinctifs de sa race, bien que de manière moins prononcée que certains membres de son espèce. Ainsi, outre sa peau d’un rouge profond, elle arbore une ossature prononcée au niveau des sourcils, du nez et du menton, ainsi que deux légères excroissances osseuses au bas de ses joues, symbole de son ascendance, de même que la teinte topaze de ses yeux, qui peut sembler dangereusement proche du orange lorsqu’elle utilise la pleine puissance du côté obscur.

Son visage, dans l’ensemble, est constitué de traits bien découpés, presque à la serpe, qui lui donnent une sorte de beauté austère et guerrière, et elle n’a jamais cherché à atténuer cet aspect autoritaire de son apparence. Ses yeux bougent ainsi très rarement, et son expression ne change que peu, du moins, pas si elle n’est pas dans une tentative de séduction, offrant généralement une impression d’impassibilité presque proverbiale. En fait, Anggra ne paraît jamais surprise, se contentant à la rigueur d’un léger sourire en coin de ses lèvres charnues pour signifier son étonnement ou son émotion éventuelle.

Ses traits plutôt durs sont encadrés par des cheveux d’un noir de jais, profond, aux teintes parfois bleutées, plutôt longs, qu’elle accroche en un chignon haut la plupart du temps afin de dégager sa vue, même si des mèches rebelles ont la fâcheuse habitude de se glisser hors de sa portée. Son front est orné d’un bijou typique de sa famille, rappelant à tous sa fonction comme maître du clan Krahl de Nfolgai, mais aussi comme Seigneur Sith. Son choix se porte généralement pour un bandeau ornemental en métal, sans fioritures aucunes ni matériau noble, signifiant son apparent dépouillement et son renoncement au luxe superflu. Le seul apparat qu’elle s’autorise est un léger bijou en or qui épouse la courbure intérieure d’une de ses oreilles et qui lui vient de sa mère … ce qui constitue une preuve étrange de sentimentalisme de sa part.

Sa vêture ordinaire est également d’une grande sobriété, puisque la Sith apprécie les bures sombres et les tuniques noires et amples de manière générale, lui permettant de se fondre dans la masse et de rester discrète. Peut-être aussi qu’elle apprécie l’aura de peur qui se dégage chez ses victimes quand elle abaisse sa capuche. A noter qu’en mission, elle porte un masque sur le visage pour protéger son identité, pour ne pas se trahir. Enfin, sa démarche est souple, presque féline, agile et silencieuse, comme il convient à un assassin de renom.

Historique (1000 mots minimum)


La paix est un mensonge … Mais il n’y a pas qu’elle. Toute vie est un mensonge, et la vérité n’est finalement que le mensonge que nous faisons triompher aux yeux de tous.

Anggra Krahl, Darth Nequitia

Darth Nequitia, ou plutôt Anggra Krahl de son nom de naissance, est née dans ce qui serait son élément de prédilection : les ombres. Fille d’un puissant Seigneur Sith issu d’une lignée glorieuse, Hokron Krahl, qu’il se plaisait à remonter aux Exilés et bien au-delà, elle ne sortit pas du ventre de l’épouse légitime du sang-pure, mais d’une concubine au sang-mêlé, souillé par une esclave humaine de bas étage qu’un guerrier sith eut la faiblesse d’engrosser, et qui, à force d’intrigues et de secrets uniquement révélés par la noirceur de l’alcôve, avait réussi à se forger une place dans la maisonnée du Seigneur Krahl. Cette naissance aurait dû la combler, car le Sith n’avait pas encore d’enfant. Hélas, elle était encore en travail que le glorieux Seigneur apprenait que sa femme attendait enfin un enfant. Ainsi, celle qui aurait dû représenter, malgré son lignage infamant, une héritière correcte, devint un encombrement malvenu, qui se fit d’autant plus sentir lorsque Rena Krahl enfanta un mâle, quelques mois plus tard : Kortek. Les attentions du maître se portèrent donc inévitablement vers ce fils, ce petit être dont les appendices osseux déjà proéminents trahissaient la pureté lignagère de deux vieilles familles de Sith au sang-pur établies sur la ténébreuse Nfolgai.

Afin de protéger sa position, Rena Krahl demanda à son époux de se débarrasser de sa concubine, ce qu’elle obtint sans trop de mal en menaçant son tendre mari de déclencher une guerre civile meurtrière au sein de leur propre famille s’il persistait à conserver cette vulgaire catin de basse caste. Le Seigneur finit par obtempérer, s’étant lassé de son ambitieuse sang-mêlée et de sa guerre larvée et permanente avec Rena. Ce qui, au départ, l’avait amusé, car contempler le chaos créé par ces deux femmes pour une place à ses côtés avait finalement quelque chose d’assez réjouissant, commençait à l’agacer. D’autres affaires urgentes requéraient son attention, et ces querelles de femelles ne faisaient que le déconcentrer dans ses glorieuses expériences pour le compte de sa lignée et du côté obscur. Il fit donc exécuter sa maîtresse après l’avoir accusée d’être une espionne à la solde d’un rival … ce qui était vrai, au demeurant. Quant à sa fille, si son ombrageuse épouse aurait aimé la faire disparaître également, il préféra la conserver en vie, arguant que son potentiel dans la Force en ferait un atout pour la maison Krahl, et que l’éliminer aurait été une faute de goût. La mégère accepta de mauvais gré, à condition que la gamine soit élevée avec les autres petits d’esclaves. Autant dire que ce n’était pas de taille à rebuter Lord Krahl, qui remit donc sa braillarde descendance à l’intendant des esclaves et ne s’en préoccupa plus guère pendant de nombreuses années.

C’est ainsi qu’Anggra passa les premières années de son existence, dans un statut bâtard et étrange. Sa naissance la protégeait du sort de ses compagnons, car elle n’était pas une esclave, et la plupart de toute manière craignait bien trop de s’en prendre à la fille du maître pour lui rendre la vie dure. Néanmoins, elle subit, sans en comprendre la raison, l’animosité ouverte de sa belle-mère qui se plaisait à la traiter comme sa servante personnelle et à l’humilier régulièrement en lui envoyant au visage le passé de sa mère, et de la famille de cette dernière. Très tôt, la petite comprit qu’elle ne serait jamais entièrement à son aise dans cette maisonnée, qu’elle était en trop. Elle se jura également à partir de ce moment-là que tous, un jour, s’agenouilleraient devant son pouvoir. La haine grandit, tumultueuse et tempêtueuse, alimentant sans qu’elle ne le sache sa maîtrise primitive de la Force, qui s’écoulait tel un fleuve ardent dans son corps, rendant chaque tâche plus facile, plus légère. Rapidement, les membres du clan Krahl sensibles à la Force furent forcés de s’en rendre compte, son géniteur en premier lieu. Le Sith fut évidemment assez satisfait de voir que le potentiel qu’il avait décelé chez la petite se révélait à la hauteur de ses espérances … Presque trop, d’ailleurs, car en termes de puissance brute, Anggra surpassait nettement son demi-frère Kortek qui ne manifestait que des prédispositions mesurées … pour ne pas dire moins.

Un événement particulier l’enjoignit à entraîner sa fille. En effet, lorsqu’il la vit accuser sans sourciller l’un des esclaves préférés de sa femme d’un vol qu’elle avait elle-même perpétré à dessein, il se contenta de sourire et de reconnaître dans cette fourberie enfantine la marque des instincts les plus cruellement machiavéliques. Il punit l’enfant, et durement, pour lui avoir menti. Il tua l’esclave pour s’être fait ainsi duper par une gamine … et, aussi, pour la récompenser de ses efforts. Son épouse mit des mois à lui pardonner, cependant, il n’en avait cure. La gamine, pour un effort modéré, allait lui rapporter beaucoup. A un âge si tendre, elle possédait déjà d’excellentes capacités d’adaptation et une absence totale de remords. Il convenait simplement de l’endurcir. Cela ne fut pas bien dur. Ainsi, alors qu’elle n’avait que huit ans, il l’introduisit dans sa propre chambre où l’attendait également un autre enfant tremblant. C’était un petit esclave, Hodos, sans importance mais aussi ce qui pouvait se rapprocher le plus d’un ami pour Anggra, qui appréciait son esprit joueur et ses facéties. Le Seigneur Hokron se contenta de tendre un sabre à sa fille, et lui proposa de l’entraîner et de la sortir de la fange où elle pourrissait. Il lui suffisait simplement de tuer Hodos. L’enfant posa son regard topaze sur son compagnon de jeu, l’une des seules présences réconfortantes qu’elle avait connues jusque-là. Elle se souvint des confiseries volées dans les cuisines et partagées, des rires le soir dans la pénombre. Sa main se referma sur le sabre. Quelques secondes plus tard, le corps recroquevillé et décapité de l’esclave gisait par terre, teintait les appartements du maître d’un sang frais et impur qui coulait jusqu’à ses précieuses bottines. Avec un léger sourire, Hokron félicita la gamine … et l’appela pour la première fois de son existence sa fille.

L’apprentissage d’Anggra aux côtés de son père se révéla rapidement digne de ses pires cauchemars, et elle en vint parfois à regretter son choix. Hokron était imprévisible, tyrannique, régulièrement violent, et ses leçons consistaient essentiellement en des entraînements de survie plus qu’en de réels cours destinés à parfaire ses talents. C’est ainsi qu’elle fut lâchée dans les plaines désertiques de Nfolgai sans rien d’autre que ce vieux sabre qu’il lui avait donné, avec pour mission de survivre une semaine entière sans aide. Acculée aux pires extrémités, l’enfant triompha pourtant, ne donnant pas d’explication sur le sang séché qui maculait toujours ses babines et ses vêtements lorsque son père la récupéra dans un état déplorable, pas davantage que sur l’odeur pestilentielle qui s’échappait d’elle. Le Seigneur Sith se rengorgea dans un premier temps, satisfait de ce qu’il considérait comme une étape essentielle d’inculcation de l’obéissance. Cependant, lorsque son regard croisa les prunelles de sa rejetonne, il ne put s’empêcher de se sentir légèrement mal à l’aise, car ces deux yeux qui le fixaient froidement n’étaient pas ceux d’une enfant, et encore moins ceux d’une arme dévouée. Au contraire, elles brûlaient d’un désir glacial de vengeance et d’une patience infinie pour le vouer aux gémonies. Très vite, l’orgueil reprit le dessus, et il chassa ces pensées désagréables de sa tête. Que pouvait bien faire une si petite chose ?

Cet entraînement dura jusqu’aux quatorze ans d’Anggra. Elle perfectionna ses techniques de survie et de Force, et son père finit par en faire son bourreau personnel. Elle devint donc, pour quelques temps, l’ombre redoutée du domaine Krahl, celle qui exécutait les sentences aléatoires du Seigneur des lieux et tuait sans remords ni pitié ceux qui se trouvaient sur son chemin. Cette traînée de cadavres sans intérêt ne lui apporta rien d’autre qu’un peu plus de sang sur les mains, la haine de toute la maisonnée et l’alimentation désormais perpétuelle de son propre désir de vengeance. Son demi-frère, lui, avait également bien grandi, et bénéficiait d’une éducation soignée, attisant la jalousie de sa souillon de sœur, qui constatait avec amertume le fossé la séparant de Kortek chaque fois qu’elle le croisait en train de se pavaner dans ses luxueux vêtements avec quelques favoris triés sur le volet. Les seuls moments où il trouvait grâce à ses yeux étaient lorsqu’elle l’observait se former auprès de leur père. Les corrections qu’il endurait la plongeaient toujours dans un état de délice pervers, comme si les intenses coups du maître des lieux la vengeaient, en quelque sorte, de toutes les avanies qu’elle avait à subir. A vrai dire, leur rythme augmenta, car le Seigneur Krahl ne se satisfaisait aucunement des progrès de son héritier, le considérant indigne de son sang. Pour le soustraire à la rage de son époux, Rena Krahl décida donc d’éloigner son précieux fils de Nfolgai et l’envoya sur Korriban, à l’Académie Sith sans en référer à son mari, qui entra dans une colère noire et manqua la tuer dans un accès de folie. Finalement, il maugréa qu’avec un peu de chance, l’avorton serait enfin bon à quelque chose, et en resta là. Tout aurait pu rester ainsi, mais les jeux de pouvoir des Sith s’en mêlèrent.

Anggra avait compris depuis longtemps que son père, comme tous les Seigneurs Sith d’un certain rang, collectionnait les ennemis et obligés en nombre à peu près égal, et que les inimitiés et rancœurs n’étaient pas de vains mots au sein de la société de son espèce. Ce constat se matérialisa brutalement quand elle fut convoquée par son auguste géniteur pour s’entendre dire, médusée, qu’elle partait également sur Korriban, ce qui lui avait toujours été refusé, Hokron craignant que sa chère fille n’y trouve un parfum d’indépendance délétère. Son revirement avait néanmoins une explication : son fils avait été pris comme apprenti par l’un de ses adversaires politiques, et il craignait la corruption de son héritier, voir qu’il soit utilisé pour le renverser. Anggra serait donc ses yeux, et serait chargée de surveiller son demi-frère et de collecter des informations utiles. La jeune fille partit donc pour la planète originelle de sa race, un très fin sourire aux lèvres. La liberté, même surveillée, lui tendait les bras.

Son arrivée sur le monde désertique ne fut pas, comme pour certains de ses pairs, un choc. Outre que Nfolgai n’était pas la planète la plus accueillante qui soit, la violence de l’Académie ne la rebuta aucunement. A vrai dire, elle lui faisait même l’effet d’une piqûre d’insecte face aux méthodes paternelles. Pour la première fois de son existence, elle pouvait se défaire de sa lourde tutelle et apprendre sur un pied d’égalité avec les autres jeunes et moins jeunes acolytes. Déjà solidement habituée à survivre seule, elle traversa sans trop de mal les premiers pièges tendus par ses comparses, et les rendit au centuple. Surtout, elle put enfin découvrir un autre horizon que celui imposé et limité par le Seigneur Krahl. Avide de rattraper ses lacunes intellectuelles, elle dévora le savoir à sa disposition, en apprenant toujours davantage sur la culture de son peuple, certes, mais aussi sur ce qui se trouvait à l’extérieur. Ceci, bien vite, la passionna autant que l’étude de la société Sith. Les sources à sa disposition étaient maigres, certes, cependant, elle compulsant autant que possible les ouvrages de l’Académie et questionna de plus en plus souvent ses professeurs. S’ils n’étaient pas, pour la plupart, des plus doux, tous appréciaient généralement quand un élève s’intéressait aussi fortement à des domaines moins utilitaires de leurs connaissances. Certains, amusés par son potentiel, lui prédirent un avenir brillant. D’autres, plus pragmatiques, considérèrent avec une pointe de regret que Krahl finirait par détruire ce qu’il avait forgé, lorsque sa créature lui échapperait définitivement.

Pour autant, l’horizon d’Anggra ne se résumait pas à ses apprentissages, au contraire même. En effet, elle s’acquittait de sa tâche avec complaisance, espionnant son demi-frère autant qu’elle le pouvait et récoltant des informations sur les ennemis de son père, qu’elle envoyait lors de rapports circonstanciés qui firent la preuve de son talent d’infiltratrice de l’ombre. C’est que, contrairement à certains, la jeune fille avait un certain talent pour tisser un réseau de petites mains. Plutôt que de chercher des appuis parmi les autres apprentis, elle préférait se mêler aux esclaves et autres fonctionnaires de l’Académie. On se méfiait souvent trop de ses pairs, mais pas assez de ses inférieurs. Elle l’avait appris chez elle, et cela se révélait exact. Hélas, ses découvertes étaient relativement décevantes. Kortek ne complotait pas contre leur père mais se contentait de suivre son maître sans relief. Même lorsqu’il en avait l’occasion, il se révélait décevant, finalement. Inutile de préciser que cela n’arrangeait aucunement Anggra. Elle commença donc à truquer subtilement ses rapports, rajoutant quelques petits faits sans importance pour exciter la paranoïa paternelle. Mais cela ne suffisait pas. Il fallait voir plus grand. Alors, déterminée à se débarrasser de ce demi-frère aussi encombrant que jalousé, elle décida de lui tendre un piège.

Séduire sa maîtresse du moment, une jolie esclave humaine, ne fut guère compliqué. A dix-sept ans désormais, Anggra avait suffisamment d’aplomb pour profiter de son ascendant sur les malheureux travailleurs forcés des Sith. Irina, car tel était son nom, devint donc l’amante du frère et de la sœur, et, pensant jouer sur les deux tableaux, rapporta fidèlement à son premier maître les confidences de la sang-pure, qui y comptait bien, puisqu’elles étaient fabriquées de toutes pièces. Elle était lasse de servir leur père, qui était dans un état de faiblesse depuis plusieurs mois. Elle pouvait le surpasser, avec l’aide de Kortek, et le servir fidèlement par la suite. Rendez-vous finit par être pris, où le fils prodigue exposa toute sa hargne stérile contre l’ombre paternelle, rêvant d’en finir pour prendre sa place, mais n’en ayant pas les moyens. Enfin, cela, il ne le dit pas, mais sa demi-sœur le comprit fort bien. Elle pactisa donc avec lui, organisa un voyage sur Nfolgai discrètement. Et lorsqu’ils débarquèrent dans le palais familial, le mena vers leur père avant de dévoiler ses intentions et de montrer toutes les preuves accumulées contre lui, notamment l’enregistrement de ses propos. Le reste ? Falsifié. Aucune importance. Kortek, trahi, tenta de fuir, mais leur père, convaincu que son héritier désirait le trahir, ce qui, au demeurant, n’était pas faux, l’arrêta. Un duel s’engagea entre le père et le fils. Anggra, elle, attendit sagement en retrait. Quand son demi-frère lui présenta son dos, acculé, elle frappa. La jouissance qu’elle ressentit en le voyant empalé sur son arme compensait soudain les années de mauvais traitements subis de sa part. La première partie de sa vengeance était actée.

Son père, satisfait, en fit officiellement son héritière, mécontentant l’ensemble de sa maisonnée, et surtout son épouse. Il la retira donc de Korriban pour la former seul, mais cette fois, correctement. A son grand regret, Anggra dut admettre que pour tous ses défauts, Hokron Krahl était à la fois un formidable professeur et un manipulateur du côté obscur exceptionnel. Cette fois, il lui ouvrait la porte de savoirs ésotériques merveilleux, même si, elle en avait conscience, il la bridait volontairement pour ne pas qu’elle le surpasse, axant délibérément ses enseignements sur la dissimulation et les techniques d’assassinat. Les mauvaises habitudes avaient la vie dure, et sa fille commença à trouver cela dommageable … réducteur. Elle en voulait plus, et elle l’aurait. C’est ainsi qu’elle initia ses propres recherches en s’introduisant dans les bas niveaux du palais, où le Seigneur Krahl gardait ses secrets les plus précieux. Elle étudia des parchemins anciens, un holocron de Sorzus Syn en personne, qui éveilla ses sens à tant de nouveautés. Elle s’entraîna en secret, se perfectionnant, apprenant … et finit, fatalement, par se trahir.

Par faiblesse, car malgré tout plus attachée à l’esclave qu’elle ne le dirait jamais, Anggra avait conservé Irina comme maîtresse. Elle avait en cela largement sous-estimé la répulsion qu’elle inspirait à la jeune femme depuis l’exécution de Kortek, ainsi que l’ambition de celle qui n’avait rien à perte au vu de sa condition. C’est ainsi qu’elle apprit qu’après le frère et la sœur, l’esclave se trouvait dans le lit du père. Et que ce dernier n’était pas du tout satisfait de sa désobéissance. Un duel s’engagea, cette fois pour sa propre vie. Largement dépassée, la jeune sang-pure tenta comme elle le pouvait de résister, conscience qu’elle ne l’emporterait pas. Non, son unique but était de fuir, ce qu’elle parvint à faire en se dissimulant dans les ombres, son plus grand don. Hokron la localisa, mais elle s’était rapprochée de son petit chasseur. Les passes d’armes se poursuivirent, d’une rare violence. Elle ployait sous les coups de boutoir de son père, et finit par se faire désarmer. Seule face à son géniteur, la mort l’attendait. Dans un ultime geste de défi, elle lui cracha au visage … l’aveuglant sans vraiment le faire exprès. La poigne d’acier qui l’étreignait se relâcha. Elle s’enfuit et décolla pour Korriban, le seul autre foyer qu’elle connaissait.

Adoptant une tactique commune chez les Sith, elle se rendit chez l’un des pires ennemis de son père, Jessyn Korn, elle lui promit de le servir contre sa protection, assurant qu’elle avait de précieuses informations à lui transmettre. Sachant repérer une occasion quand elle se présentait, il accepta évidemment. Mieux, après quelques mois à l’observer, charmé par ses capacités, il en fit son apprentie … et sa maîtresse. Cependant, Anggra ne chercha pas à profiter de sa position, et pour cause : d’emblée, Korn lui expliqua qu’en tant que Sith, aucun d’entre eux n’aurait jamais confiance dans l’autre au point de donner des armes pour se nuire, et que ceci étant dit, elle pouvait bénéficier de ses plaisirs ou quitter sa couche. Elle y resta, autant par opportunisme que par envie, séduite malgré elle par ce grand Sith au visage mince et aux arrêtes osseuses prononcées qui débordait d’intelligence et de culture sur la société sith. Philosophe à ses heures, tacticien de l’ombre, Jessyn Korn représentait une sorte d’élite dévoyée, certes, mais non sans attraits. Il reconnaissait sans fard le chaos engendré par les mœurs des Sith, mais partait du principe qu’il s’agissait, finalement, d’une organisation informelle qui éliminait les faibles ou les éloignaient des postes à responsabilité, puisqu’il fallait une certaine poigne et ambition certaine afin de faire prospérer ses affaires, et donc celles des Sith de manière générale. Il y avait dans cela une forme de cohérence qu’Anggra ne nia pas.

Jessyn lui ouvrit les portes d’une réelle réflexion, libre et sans entrave. Habituée à obéir ou à calculer, soudainement, la jeune femme apprenait à étendre sa pensée dans le seul but de l’éprouver. Elle pouvait user de ses pouvoirs et de son intelligence pour autre chose que l’élimination de ses adversaires ou l’exécution de basses œuvres. Cette révélation, en apparence frivole, la laissa pantoise. Enfin, elle pouvait passer son temps libre à ce qu’elle désirait, sans pression, développant un goût prononcé pour l’art et que sans cela lui rapporte autre chose qu’un intense sentiment de satisfaction. Elle vivait, finalement, enfin pour elle-même, et non pour les autres ou par rapport aux autres. Korn s’amusait de cette réaction, peut-être parce qu’il se voyait lui-même à cette période de sa propre vie. Peu à peu, Anggra perdit ses oripeaux frustes pour devenir une bête nettement plus intéressante que le serpent qu’il avait introduit en son sein. Toujours, pourtant, restait gravé dans ses prunelles cette lueur calculatrice qu’elle ne parvenait jamais à éteindre totalement, le forçant à maintenir ses défenses, convaincu malgré lui qu’elle serait la cause de son ascension autant que de sa chute.

L’ascension vint au bout de trois années. Korn était devenu l’obligé de Darth Starth des années auparavant et le soutenait ardemment dans ses machinations, cause entre autres de son antagonisme avec la famille Krahl. Lorsque ce dernier donna le signal de son assaut définitif vers le pouvoir, Jessyn Korn le suivit donc et fut chargé de se débarrasser du clan adverse honni. Et quel meilleur exécuteur que l’héritière exilée dudit clan ? L’opération fut menée avec une extrême minutie, grâce aux informations fournies par Anggra, qui prit la tête du commando chargé de l’élimination. C’est ainsi qu’elle massacra sans pitié tous ceux qui lui avaient tourné le dos. Korn, lui, ne s’intéressait guère à ces menues besognes, occupé à chercher le Seigneur Khral en personne. Il le trouva nu avec son esclave fétiche contre lui. Irina n’était pas morte, finalement. Les deux Sith se firent face, et un combat sans merci s’engagea encore une fois. Korn soumit finalement Hokron après une lutte déchirante qui lui coûta un bras. Néanmoins, il n’en avait pas fini avec son ennemi qui gisait à ses pieds. Au contraire même. En guise de récompense, il le laissa à sa fille. Anggra étrangla Irina à main nue, lentement, se gorgeant de ses cris avec passion, avant d’emmener le corps désarticulé de son père. Une fois revenue sur Ziost, elle s’enferma pendant une semaine entière. Ce qu’elle fit subir à ce père détesté, personne ne le sut avec exactitude, mais ses hurlements d’agonie résonnèrent des jours durant, hantant le palace de Korn de leur écho morbide.

Une ombre, cependant, tâchait ce tableau de contentement parfait. Rena Krahl demeurait introuvable, et pour cause. Peu de temps après le couronnement de Darth Strath comme nouveau Seigneur Noir, ce dernier pardonna à Rena Krahl officiellement, puisqu’elle était venue le trouver quelques mois avant l’attaque et avait négocié en secret l’élimination de son époux. Ainsi donc, une fois de plus, Anggra avait été, sans le vouloir, une arme au service des sombres desseins d’une autre personne. Elle en conçut une profonde amertume, que n’allégea pas son passage au rang de guerrier sith et sa prise d’indépendance, quoique toute relative, puisque ce titre n’était rien d’autre, étant donné qu’elle demeurait attachée au service de Jessyn Korn. Néanmoins, selon ses dires, le Seigneur Noir en personne avait demandé à ce que la jeune femme soit récompensée. Etait-ce vrai ? Ou bien s’agissait-il d’un pieux mensonge pour faire passer l’amère pilule ? Impossible de le savoir. Peut-être, après tout, n’était-ce pas si important.

Korn la détacha pour être ses yeux et ses mains au service de Darth Strath. Elle intégra sa garde rapprochée, et passa plusieurs années à traquer les opposants du Seigneur Noir. Elle voyagea ainsi dans l’ensemble des mondes Sith, accumulant les informations sur les suspects avant de les confondre, ce qui passait généralement par un assassinat discret. Ses méthodes, fondamentalement, ne changeaient pas : Anggra se reposait sur sa facilité à nouer le contact avec les basses castes et employa plus d’une fois le concours d’une petite main ambitieuse ou vengeresse pour rayer de la carte politique de l’Empire un Sith un peu trop dangereux aux yeux de ses maîtres. Adepte de la préparation avant tout, elle préférait la corruption et le chantage, quand c’était possible, aux coups de force trop voyants. Ses suivants ? Elle les récompensait bien, tout en tuant ceux qui auraient eu des velléités de trahison. C’est ainsi qu’elle s’attacha son petit réseau de fidèles. Parallèlement, Strath la chargea de certaines éliminations cruciales à l’extérieur du territoire sith. C’est ainsi qu’elle parcourut l’Espace Hutt pour la première fois, et en revint avec plusieurs esclaves et même un fidèle, puisqu’elle avait acheté un sensitif après avoir remarqué son potentiel. Yoral était un twi’lek d’une vingtaine d’années qui officiait comme mécanicien pour un vaisseau cargo avant d’être capturé par des pirates et vendu. Ce fut surtout une brillante source d’informations sur le monde extérieure pour la Sith, qui commença à le former comme son apprenti tout en l’éveillant à d’autres talents en le consacrant comme l’un de ses amants.

Au cours de ces expéditions dans l’Espace Hutt, elle manqua néanmoins de se trahir lorsqu’un agent de la République sous couverture commença à enquêter sur elle. Anggra l’assassina et crut avoir étouffé le problème. C’était sans compter sur l’ire du Hutt qui était son premier employeur et refusa de considérer que cette inconnue étrange, encapuchonnée et masquée avait raison dans ses accusations contre l’un de ses obligés les plus efficaces. Submergée et prise au dépourvu face à la horde de mercenaires qui tenta de l’arrêter, la jeune femme ne parvint pas à s’effacer aussi rapidement que d’habitude et récolta plusieurs tirs de blaster, avant de basculer dans le vide de Nar Shaddaa, précipitée hors du palais de Gorga le Hutt. L’ironie voulut qu’elle tombe dans le speeder d’un passant qui se déchargea de cet encombrant poids dans une benne à ordure, la protégeant incidemment des fouilles des séides de Gorga pour s’assurer que l’intruse était bel et bien morte … ce qu’ils finirent par conclure. A son réveil, la Sith empestait et se trouvait très affaiblie, mais elle était en vie. Son premier réflexe, évidemment, fut d’entrer dans une masure et de contraindre par la Force ses habitants à la soigner, avant de repartir, piteuse, dans l’Empire Sith afin de ruminer cet humiliant échec qui lui rappelait que les mœurs des sociétés extérieures à l’Empire lui demeuraient encore largement inconnus.

A partir de cet instant, la Sith se mit en tête de constituer un impressionnant fond d’informations, et elle s’accorda de plus en plus souvent un peu de temps pour elle-même lorsqu’elle partait en mission afin de s’offrir des cartes stellaires ou des holo-livres, quand ce n’étaient pas tout simplement des esclaves qu’elle rachetait et libérait en échange de leur savoir.

Son travail porta ses fruits, puisqu’elle emmagasiné une quantité imposante de connaissances uniques dans l’Empire Sith, alors que les opposants de Strath se faisaient rares. Satisfait, le machiavélique Sith’Ari se prépara à mettre son nouveau plan en action. Ainsi, Anggra fit partie des agents qui partirent pour Arkania et corrompirent plusieurs scientifiques de la planète. Ce séjour se révéla hautement instructif sur le plan intellectuel, puisque les expériences des arkaniens suscitèrent la plus vive curiosité de la sang-pure, qui se lia avec l’une des biologistes les plus reconnues d’un de leur centre, la manipulant pour obtenir des relevés cruciaux sur ses résultats, et ce pour elle seule. C’est ainsi qu’elle commença, dans le plus grand secret et seulement accompagnée de Yoral, à se verser dans les arts délicats de l’Alchimie Sith. Fascinée par ce nouvel ordonnancement de la vie qui paraissait se construire sous ses yeux et par sa main, elle en conçut un respect nouveau pour le côté obscur, elle qui ne l’avait longtemps vu que comme un objet, un moyen pour parvenir à ses fins. En réalité, tout était à la fois bien plus complexe et limpide.

Lorsqu’elle revint sur Ziost, Jessyn la trouva changée, et il n’avait pas tort. Anggra avait enfin trouvé sa voie parmi les ombres. Elle fomenta, des mois durant, un plan pour accomplir son destin une bonne fois pour toutes, et réunit pour cela méthodiquement tous les ennemis que sa belle-mère pouvait avoir, parfois en leur faisant miroiter les trésors des Krahl, parfois en menaçant de révéler des secrets compromettants, et souvent, en assassinant le chef de famille précédent pour faciliter l’arrivée au pouvoir de son successeur qui renvoyait l’ascenseur. Ces machinations l’occupèrent presque exclusivement, ce qui attisa une forme de rancœur de la part de Korn. Cette fois, cependant, sa protégée n’en avait cure, car elle espérait être définitivement débarrassée de sa tutelle dans peu de temps.

C’est ainsi qu’elle rogna peu à peu tous les soutiens de sa belle-mère et l’isola. Lorsqu’elle fut certaine que personne ne lui viendrait en aide, elle la convoqua devant Strath en personne, et l’accusa de spoliation, meurtre et sédition, le dernier argument retenant évidemment l’attention du Seigneur Noir. Anggra demanda un Kaggath, un duel traditionnel pour l’honneur de son nom et la place de Seigneur Krahl, sur laquelle sa belle-mère n’avait aucun droit. Constatant que personne ne se soulevait face à ces accusations infondées, Strath en conclut que l’héritière avait surpassé la veuve, et abandonna la traîtresse, acceptant la requête. C’est ainsi que la sang-pure affronta Rena, dans l’espoir de récupérer le trône de son père, et de se libérer enfin de ses chaînes. Elle avait préparé longuement ce duel, néanmoins, elle savait que la partie serait rude, car Rena Krahl était une sorcière douée, raison pour laquelle son mari ne s’en était jamais débarrassé et n’avait jamais réussi à l’empoisonner. Comme à son habitude, Anggra tenta de frapper sournoisement, depuis les ombres, mais sa ruse fut éventée par les pouvoirs de sa belle-mère, qui lui envoya une décharge d’éclairs en pleine poitrine, la brûlant atrocement. Le souffle momentanément coupé, elle ne dut sa survie qu’à un réflexe lorsqu’elle leva son sabre dans un geste de protection, arrêtant la nouvelle salve. Sa position était cependant précaire et, à vrai dire, la Sith savait parfaitement que la mort l’attendait. Toutes ses machinations n’avaient finalement servi à rien. Face à un vrai adversaire, sans ses petits tours de passe-passe et ses fourberies, elle n’était finalement qu’une Sith moyenne. Ce constat déclencha une bouffée de haine en elle, aussi bien contre sa propre personne que contre tous ceux qui l’avaient sous-estimé, manifestement à raison. Tous, elle avait juré de leur faire rendre gorge et voilà qu’ils étaient dans leur bon droit ! N’était-elle que ce rebut d’esclave qu’on lui avait tant vanté, enfant ? Ne serait-elle donc jamais libre ? L’Obscurité n’était-elle qu’un mensonge, elle aussi ! La haine déborda, viscérale, et elle retrouva enfin la pleine puissance de son enfance, quand son potentiel ne souffrait d’aucune contrainte. Le pouvoir se déchaîna, emplissant son corps et le déformant presque, alors qu’elle se relevait petit à petit, sous les yeux ébahis de l’assemblée. Avec une fureur ravageuse, elle renvoya l’attaque de sa belle-mère qui s’effondra, foudroyée.

A trente-huit ans, Anggra devint le Seigneur Sith Krahl, et se fit surnommer la Dame Sombre par ses fidèles, adoptant le nom de Darth Nequitia, qui signifiait le mensonge, trouvant que ce nom lui allait à merveille. Libérée du service de Korn, elle retourna sur Nfolgai, et s’occupa de rebâtir la puissance des Krahl, qu’elle avait mis à bas de ses propres mains, réaménageant la demeure familiale pour abriter ses collections et ses expériences répugnantes. Néanmoins, son repos fut de courte durée, puisque Darth Strath la convoqua pour participer à l’organisation de son nouveau plan : le renforcement de l’Empire par la dégradation des relations entre d’autres factions. C’est ainsi qu’elle apprit, sous le sceau du secret, l’existence des Mandaloriens, et fut chargée de leur attribuer des enlèvements dans la Bordure Extérieure. Pour mettre en œuvre les desseins du Seigneur Noir, la Sith se servit de ses informateurs dans l’Espace Hutt pour obtenir la localisation d’un exilé des clans qui s’était reconverti en chasseur de primes. L’homme eut ainsi la désagréable visite de Darth Nequitia et, après plusieurs heures de torture, finit par lui transmettre tout ce qu’elle désirait comme information sur son peuple. Cela pouvait toujours servir. Elle s’empara de son vaisseau et s’en servit donc pour que soit retracé jusqu’aux mandaloriens plusieurs enlèvements, se chargeant du bouche à oreille et de laisser quelques preuves compromettantes pour le reste. Les autres auteurs de cette fumisterie galactique adoptèrent pour la plupart sa technique, et en rien de temps, des Jedi venaient enquêter dans la Bordure alors que les habitants de l’Espace Hutt comme ceux de la République accusaient leurs belliqueux voisins. Voilà qui était amusant !

Suite à cette réussite, Anggra retourna sur Nfolgai pendant deux ans durant lesquels elle perfectionna son savoir et acheva l’entraînement de son apprenti. Il lui restait néanmoins à le tester définitivement, ce qu’elle fit dans l’Espace Hutt après avoir attiré une Sentinelle Jedi dans un traquenard, ce qui lui avait pris plusieurs semaines à mettre en place. Ce dernier, à son vif déplaisir, manqua tuer son apprenti et lui trancha les jambes, le laissant momentanément étendu sur le sol, comme sans vie. La Sith n’eut d’autres choix que de s’engager à son tour dans la bataille, d’abord pour éviter que leur secret soit découvert, mais aussi en fonction de quelque chose de plus primaire, comme si elle désirait venger son cher élève. Le duel fut sanglant, brutal. Le Jedi prit le dessus au bout d’un long moment, profitant de l’essoufflement de son adversaire, qui faiblissait face à l’intensité des passes d’armes. Alors, consciente qu’elle ne s’en sortirait sans doute pas, elle commit l’impensable : la Sith s’empala d’elle-même sur son arbre, refermant ses mains sur son cou et serrant de toutes ses forces. Le Jedi mourut étranglé et elle-même s’en tira avec une perforation du poumon qui faillit la tuer. Par miracle, elle resta suffisamment consciente pour envoyer un message de détresse à un agent, qui les récupéra, elle et Yoral.

La convalescence fut longue, et plus encore pour son apprenti, qui ne marcherait plus jamais et lui était à présent parfaitement inutile. Qu’irait-elle faire d’un infirme ? Cependant, elle se garda de l’éliminer, jugeant qu’elle pourrait lui trouver une utilité. A la place, elle se plongea dans de vieux rituels antiques, dévorant les vieux ouvrages familiaux d’une ère qui remontait aux Exilés, mais parfois même avant. Et elle entrevit un mince espoir. C’est ainsi qu’elle tenta, après deux ans de recherche, de redonner à Yoral des jambes … particulières, grâce à l’Alchimie Sith. La greffe de pattes de chien kath prit … En partie. Elle le décérébra dans le processus. L’esprit de l’apprenti n’avait pas survécu à de telles atrocités. C’était néanmoins un début prometteur, et elle se plongea derechef dans les sombres arcanes, jusqu’à ce que Strath la convoque à nouveau pour lui confier une mission particulière : celle d’intégrer l’Inquisition pour devenir, fidèle à son habitude, ses yeux et ses oreilles, et surveiller les manigances du Grand Inquisiteur. Inutile de préciser que refuser n’était pas une option, pour autant, cela lui donnait aussi l’occasion de revenir sur le devant de la scène avec éclat. Anggra accepta, et depuis plusieurs mois, Darth Nequitia rôde parmi l’Inquisition afin de collecter des informations. Mieux, elle est presque certaine de pouvoir tirer parti de sa position et des manipulations du Grand Inquisiteur à son avantage … Quitte à s’élever toujours plus haut dans la hiérarchie des Sith. Après tout, elle n’est plus à quelques cadavres près …

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Iséri Nisa
Iséri Nisa
Rang III - Chevalier Jedi
Messages : 812
Date d'inscription : 23/03/2018
Mar 4 Sep - 21:09
Iséri Nisa
Superbe sith ! J'ai dévoré ton histoire !

Je crois bien que tu as un faible pour les scientifiques sans scrupules par contre Very Happy
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Nathanael Kort
Nathanael Kort
Rang III - Chevalier Jedi
Messages : 332
Date d'inscription : 17/03/2018
Mar 4 Sep - 22:33
Nathanael Kort
Félicitations, tu es validé ! Bienvenue, nouvel explorateur de notre galaxie !

Pour bien commencer ton voyage interstellaire, tu peux commencer par faire une demande de rp ou répondre à l’une de celles déjà postées ICI.

Tu peux également poster les débuts de tes Chroniques personnelles, qui peuvent te servir pour organiser tes liens et tes rps, voir te servir de plate-forme pour en obtenir.

Il t’est possible aussi de t’inscrire pour accomplir des missions ou pour exploiter une rumeur, afin d’avoir directement une incidence sur les événements du forum, ICI.

Enfin, n’hésite pas à envoyer des MP aux joueurs dont tu apprécies les personnages pour leur proposer une petite aventure … Qui sait ce qui peut en sortir !

Et surtout … Amuse-toi bien parmi nous
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Anggra Krahl
Anggra Krahl
Rang IV - Seigneur Sith
Messages : 93
Date d'inscription : 04/09/2018
Mar 4 Sep - 22:45
Anggra Krahl
Merci Nath ! Very Happy

Et merci Iséri pour le compliment Very Happy (et oui, tu n'as pas tort ... Mais Alyvan a des scrupules, lui xD)
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