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Les ombres des marais [Pv Neela]

Lianna Tsi'a Cyan
Lianna Tsi'a Cyan
Rang IV - Maitre Jedi
Messages : 1236
Date d'inscription : 22/03/2018
Jeu 27 Déc - 1:29
Lianna Tsi'a Cyan
GENERIQUE : (cliquer ici)


Il y a 17 ans…


Maître Tsi'a Cyan, nouvellement nommée au rang de Maître jedi par le conseil,

« - Bidiiipiidipiiip ! »

« - Quoi ? Mais non reste calme et fais ce que je te dis, C.Y.Bot. Tu verras, ça va marcher. »

Forcément, c’est au moment où je dis cela que ce damné chasseur se remet à faire des siennes. Un jet d’huile jaillit d’une fuite des servo-moteurs et m’asperge le visage. Je lâche la torche à souder qui tombe sur le sol, s’allume et tranche un conduit d’air réfrigéré. Le tuyau s’élève dans les airs, comme animé d’une vie propre et  heurte une pile de plaques de céramique qui s’effondre dans un grand fracas…

« - Oh, non…. Mais c’est pas vrai… »

Je regarde catastrophée,  la tornade qui s’abat sur l’atelier : Des  plaques de céramiques viennent renverser un bidon d’huile, heureusement vide. Il se met à rouler dans l’atelier et va heurter un plan de travail qui se renverse à son tour. Le tuyau d’air, tel un serpent sans tête, crache son souffle glacé manquant de peu de congeler ce pauvre C.Y.Bot.

« - Bippp Bidoubipdip ! »

« - Hé ? J’y suis pour rien ! Coupe vite l’alimentation du tuyau sinon il va encore tout casser ! »

Mon petit droïde, composé de pièce de récup se dirige vers le terminal et insère son interface dans celle qui gère l’atelier. Le tuyau s’est redressé dans les airs et je dois sortir de dessous l’appareil pour éviter le nuage glacé qu’il projette. Soudain, je prends conscience de ce qui va se passer…

« - Non, attends … »

C.Y.Bot coupe l’alimentation du tuyau et soudain, privé de toute vie, il tombe au sol, droit sur moi. Je n’ai que le temps de me jeter de côté pour éviter d’être écrasée. Le vacarme  qui retentit à nouveau suffit à me convaincre que la dévastation n’est pas terminée. Une autre pile de céramique s’est renversée….

« - Dip dip Dibidibidibip ! »

Tout cela serait drôle si l’atelier ne donnait pas l’impression qu’une tornade s’était abattue sur les lieux… Je pousse un soupir résigné, essuyant mon visage maculé d’huile…

« - Je sais, je sais… Aller… Je sais bien que tu es fâchée mais je t’assure que je n’ai rien fait. C’est comme si ce foutu chasseur avait sa conscience propre… »

« - Dipidibib ! »

Je manque de rire dans mon malheur. C.Y.Bot est vraiment furieux contre ce qu’il appelle le « tas de ferraille hanté ». Si tant est qu’un droïde d’astro-navigation puisse avoir une conscience suffisante pour être en colère… D’un autre côté, c’est moi qui l’ai programmé et je crois bien me souvenir avoir glissé dans ses programmes des logiciels amusants… Je ne savais pas que je devrais en supporter les conséquences par la suite…

« - Je te rappelle mon Choupirate que toi aussi tu viens d’un tas de ferraille… »

La réponse de C.Y.Bot mériterait d’être censurée par ses programmes secondaires. Je suis sure que ce n’est pas moi qui lui ai appris ce langage. Il a certainement du échanger des logiciels et des programmations avec l’ordinateur central du centre de recherche de la Lune de Tepsis lors de ma dernière mission. Je n’ai jamais vu une IA aussi mal élevée… Ou bien… Aurait il des programmes secondaires résiduels qui m’auraient échappé ? Je crois, sans en être sûre, que je l’ai surpris en train de jouer au Sabbac avec d’autres droïdes…Il ne manquerait plus qu’il soit virusé et qu’il infecte les autre IA du Temple…J’imagine déjà le regard déçu de Maître Ons se poser sur moi… Qu’elle horreur si je mets dans une telle situation…

Bon… Trêve de pensées parasites, j’ai un droïde à calmer.

« - Mais j’ai jamais dit ça… Aller…plutôt que de râler, aide moi plutôt à arranger tout ça… »

Je désigne du doigt le bazar tout autour de nous… En voyant cela, je laisse échapper un petit soupir… M’éclipser loin de la cérémonie et des festivités du temple me paraissait une bonne idée pourtant… Je n’ai jamais aimé les réceptions officielles. J’ai fait ce qu’on me demandait, j’ai accueilli trois ambassadeurs et je les ai écouté pendant qu’ils discutaient de choses et d’autres et puis je me suis éclipsée sans que personne ne me remarque. J’espérais que m’occuper de cet étrange chasseur que j’ai récupéré dans les ateliers de Thespis serait plus amusant. Je n’avais pas prévu que le « fantôme » se réveillerait.

Cet appareil est surprenant et exaspérant. Il ne cesse de s’éveiller aux moments les plus impromptus. Déjà lors de ma mission, ses ordinateurs de visée m’ont joué des tours avant que je ne remarque que c’était les interférences entre un système de visée remarquablement moderne pour l’époque de sa construction et les raccords bidouillés que j’avais dû installer qui créaient autant d’erreurs systèmes. Mais quand j’ai débranché mes raccords pour utiliser les senseurs déjà existants, je me suis rendue compte de l’exceptionnelle adaptabilité du système et de ses réponses fulgurantes à toutes mes commandes. Il semblait deviner le moment où j’allais user de la force pour échapper à mes poursuivants… A croire que le chasseur était doué de vie…

Et puis, il y a eu ce saut forcé que je n’ai pas pu contrecarrer vers la planète Dagobah. Me retrouver perdue et engluée dans ces marais spongieux le temps de réparer le système d’astro-navigation n’a rien fait pour améliorer l’humeur de C.Y.Bot. Je ne sais pourquoi l’appareil tenait tant à me faire visiter ces lieux mais les relents de force obscur que j’ai senti là bas me laissent penser que quelqu’un maîtrisant les pouvoirs des jedis a autrefois ressentit le besoin de se rendre en ces lieux. Ce n’est pas tant que ces marais étaient maléfiques…Non, c’était plutôt un lieu d’équilibre précaire…Peut être un ancien lieu d’étude et d’enseignement ? Mais dans ce cas là, pourquoi les ordinateurs de bords n’ont-ils pas détecté la moindre trace d’habitat et de résidence ?

Intriguée par cet étrange chasseur obsolète, j’ai voulu le retaper pour mieux comprendre ce qui me troublait dans celui-ci… Mais les programmes internes semblent s’amuser à mes dépends… Je ne compte plus les petits incidents du genre de celui de la rupture de la gaine des servo-moteurs… Mais jusque là, les dégâts étaient restés limités…

« -Bipdidibip Doudipibidip ! »

« - Oui je vais t’aider… pardon… »

Je regarde d’un air las les piles de plaques de céramiques renversées… Je suis bien trop petite pour tout remettre en pile… Alloons… ce n’est pas comme si je n’avais pas un moyen plus aisé… Le hic, c’est que cela me donne l’impression de tricher et de céder à la facilité… Bon ? Personne ne me verra… Et puis ce n’est pas comme si tout le monde ne se désintéressait pas de cet atelier à moitié désaffecté.

Je me concentre, laissant couler la Force autour de moi, la canalisant en moi pour envelopper les piles de plaques renversées… Avec une lenteur presque irréelle, les piles semblent se redresser, comme si l’on regardait les images de la catastrophe en visionnant la vidéo en marcha arrière… L’une après l’autre, les piles se lèvent et les plaques de céramiques regagnent les colonnes qui se reforment. Je regarde du côté des établis renversés… Je pourrais…Oh aller… Je sais que j’use de la force pour des raisons un peu futiles là mais… Et puis c’est comme si je m’entraînais, non ? Un bruit de pas me surprend soudain… Je me retourne, sans pouvoir m’empêcher de rougir… C’est Maître Ons…

Il pose ses beaux yeux bleus sur moi, et je prends conscience que je suis maculée d’huile. Aaaaargh ! Je me retrouve enfin toute seule avec lui depuis que je suis devenue chevalier et au lieu d’être son égale enfin capable de lui avouer mes sentiments, je me retrouve dans la posture de l’élève en faute qui en plus n’est pas vraiment à son avantage…Mais pourquoi ne suis-je pas restée à la réception, vêtue de cette affolante robe qui dévoilait mon dos nu ? La vie est mal faite, tout de même…

Ons pointe un doigt vers moi et me dit d’une voix sévère :

« - Donc, résumons : absence aux festivités, activité non permise dans un atelier désaffecté, destruction de matériel…Et ce n’est que le début, dois-je continuer, Chevalier ? »

Je suis mortifiée… C’est un cauchemar… Je me sens l’envie de me cacher dans un trou mais quelque chose se réveille en moi, que je ne soupçonnais pas… Je redresse la tête et j’essuie l’huile qui macule mon visage avec un bout de linge. Je plonge mes yeux dans ceux de Ons et je devine instantanément son amusement.

« - Et que faite vous donc ici, cher maître ? Ne me dite pas que vous aussi vous vous esquivez au lieu de faire votre devoir ? Et d’ailleurs, pourquoi ici ? Serait ce que vous me cherchiez ? «

Je lui décoche un sourire amusé, avant de laisser tomber ma veste ruisselante d’huile sur le sol. J’entreprends de m’essuyer les bras et les épaules, consciente des regards étonnés de mon maître… J’entends C.Y.Bot ricaner…

« - Oh ça va tas de ferraille… Vas t’en et laisse nous tous les deux.  »

Il proteste, outré

« -Bidbipdipdouidipbip tsss klonk ! »

Implacable, je le congédie d’un geste négligent.

« -Oui, oui c’est ça. Et ne vas pas jouer au sabbac avec les autres droïdes, d’accord ? »

C.Y.Bot décampe sans demander son reste…Me laissant seule avec les regards gênés de Maître Ons… Je retire ostensiblement le tee-shirt moulant que je porte, le faisant passer au dessus de ma tête. Et j’entreprends de finir d’essuyer l’huile restante. Ons est devenu tout rouge. Il se détourne, bredouillant des excuses mais je l’interromps d’une simple phrase, mes yeux dans les siens (enfin quand les siens ne se baissent pas pour observer plus bas…)

« - Ne restez pas là comme un idiot Maître ! J’en ai plein dans le dos. Vous voulez bien m’aider ? »

Ons Anders est peut être le Jedi le plus fort que j’ai jamais rencontré, mais là, soudain, je le vois plus vulnérable que jamais… un léger sourire satisfait pointe sur mes lèvres.

« - Ensuite, j’irais prendre une douche… Une longue douche… Vous voulez venir ? »



           -----------------------



Des années plus tard…



Tandis que mes pas me conduisent vers mon ancien atelier, je repense à la tête de Ons à cet instant précis… Je n’en reviens pas d’avoir osé cela avec mon propre maître jedi. J’étais jeune et un peu impulsive, je crois. Cela valait le coup, n’empêche. Ce coup là, combien de fois, l’ai-je fait ? Je ne compte plus. Il marche toujours aussi bien, d’ailleurs. Et je ne suis pas devenue plus sage… Il n’y a qu’à voir mes dernières incartades.

Mes pas me conduisent vers le sas de l’atelier. Je presse un bouton et la porte qui a certainement dû rester fermée durant des années s’ouvre devant moi. Bon. Ce fameux chasseur, je l’ai laissé en plan trop longtemps. J’étais débordée, j’avoue. Ons et moi sommes partis combattre les Mandaloriens et les Hutt et j’ai complètement laissé de côté le mystère du fantôme dans le chasseur. J’ai un peu de temps devant moi, pourquoi n’en profiterai-je pas ?

La porte s’ouvre… Devant un atelier vidé de tout ce qui était intéressant (matériel, outils et autres fruits de dix ans de rapines que nous avons accumulé Ons, Jens et moi)… Dont bien sur l’étrange chasseur que je voulais étudier à nouveau.

« - Mais ? Où est il ? »

Je presse sur le bouton de mon communicateur.

« - C.Y.Bot ? Peux tu faire une recherche pour moi ? Saurais tu me dire qui a vidé l’atelier 57 et ce que l’on a fait du chasseur qui s’y trouvait ? »

Comme je m’y attendais, C.Y.Bot proteste.

« - Dip bip diou tisss dikou tonk  lilou dip diop ! »

Forcément, la seule perspective de s’occuper de mon foutu chasseur fantôme lui déplait…

« - Aller, ne te fait pas des courts circuits, je veux juste percer ce mystère. Tu ne veux pas savoir toi aussi pourquoi nous nous sommes retrouvés  à patauger dans les marais de Dagobah la dernière fois ? »

Cette fois, j’entends distinctement mon adorable droïde me lancer une bordée de jurons…

« - Bon aller, ne discute pas… Et où as tu apprit à parler comme ça ? Ce n’est pas moi qui t’ai mis en place ce module de communication… »

Je quitte l’atelier et je me dirige d’un pas pressé vers les hangars du Temple. Logiquement, si mon chasseur a été sorti de l’atelier, c’est sa destination la plus vraisemblable. Je prends un ascenseur, puis je parcoure un long couloir, manquant de me faire renverser par un véhicule tirant derrière lui une navette de secours. Des gens courent tout autour de moi et je me rends compte que l’alerte a dû sonner. Je n’ai rien entendu pourtant… Les alarmes doivent être bloquées du côté de l’atelier 57…

J’arrête un jeune padawan qui court à toute vitesse en le saisissant par la manche de sa bure.

« - Héééé, Attends… Tu es bien Timéo , c’est ça ? »

Le jeune Togruta, hoche la tête avec enthousiasme, sûrement ravi que je l’ai reconnu.

« - Oui, Maître Tsi’a Cyan. »

Je lui souris.

« - Que se passe t’il ? Pourquoi cette agitation ? »

Et surtout pourquoi est ce que je ressens soudain une sorte d’appréhension ? Ons dit souvent que l’on ne prête pas assez attention à mes impressions que je résumerais par « ça va mal se passer »…

« - Oh c’est une patrouille de chevaliers jedis qui va partir affronter une groupe de pirates Mandaloriens. Ils ont pris les chasseurs disponibles et nous allons les encourager avant qu’ils ne partent. »

Je hoche la tête, un sourire indulgent sur les lèvres. Les jeunes padawans sont intrépides et souvent très impressionnables. Ce jeune Timéo ne sait pas encore combien la guerre peut être cruelle.

« - Je vois. Aller, vas-y donc. Je te suis. »

Mes pas me guident vers l’aire de décollage. Le sifflement strident des moteurs, le vrombissement des machines me surprend comme chaque fois. J’ai beau être une bonne pilote et être habituée à tout ce vacarme, il m’impressionne toujours autant. Je me bouche les oreilles, contemplant les chasseurs qui s’élèvent un par un dans les airs. Ils sont dépareillés car chaque pilote préfère son propre appareil mais ils ont fière allure. Bien sur, je ne peux m’empêcher de songer que parmi ces jeunes chevaliers intrépides, certains peut être ne reviendront pas… Cette pensée n’effleure pas l’ensemble des plus jeunes élèves qui les acclament. Soudain, j’écarquille les yeux. Une pensée affreuse vient de me traverser l’esprit.

« - Oh par la force… Non… »

Les moteurs rugissent de plus belle et C.Y.Bot me recontacte enfin.

« - Twidilibip dwip diop tidoudip ! »

Une angoisse soudaine étreigne mon cœur.

« - Tu es sur ? Qui pilote le chasseur ? Vite, donne moi son nom, il faut… »

Une lumière aveuglante illumine soudain l’aire de décollage et un son strident m’étourdit

TZZZZZZZZZZZZZZZIIIIIIIIOOOOOOOOOOOOOONNNNNNN !

L’un des chasseurs vient de passer directement en hyper espace… Sans même prendre de la vitesse et depuis l’athmosphère… Par la Force… Oh par la Force… Non pas ça…

« -Twidilibip, tipdip diz li twid ! »

Blême, je réponds à mon droïde.

« - Oui j’ai vu. Le chasseur a sauté en hyper espace… On sait très bien toi et moi où il est allé. J’espère que le pilote est encore en vie. Qui est ce ? »

La réponse ne tarde pas : Neela Acksedge… un nom qui ne m’est pas inconnu loin de là… Je me retourne vivement vers les mécaniciens affolés qui ne comprennent pas ce qui a pu se passer. Je montre un vaisseau sur ma droite :

« - Je vais la retrouver. Ce vaisseau est paré au décollage ? »

« - Oui Maître Tsi’a Cyan mais… »

« - Il n’y a pas de temps à perdre. C.Y.Bot, rejoins moi au plus vite, on décolle pour Dagobah. Prends du répulsif à insectes. »


Spoiler:
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Neela Acksedge
Neela Acksedge
Rang III - Chevalier Jedi
Messages : 682
Date d'inscription : 17/03/2018
Mer 2 Jan - 16:22
Neela Acksedge
Les ombres des marais [Pv Neela] Sans_t10
Neuf ans plus tôt...

Cela faisait déjà près d’un mois que la lucazec était revenue blessée de leur mission au sud de Gerrenthum avec son maître, Vitius Rao. De longues semaines où, inquiète, la jeune Jedi n’avait cessé de se remettre en question. Elle avait sauvé la vie de son mentor ainsi que celles de quelques civils mais elle estimait qu’elle aurait pu, et qu’elle aurait dû, faire beaucoup plus. Ils avaient fui, et abandonné de nombreuses âmes innocentes à leur sort parce qu’elle n’avait pas été capable de stopper leurs adversaires. Parce qu’elle avait délaissé certains arts Jedi depuis beaucoup trop longtemps. Aussi passa-t-elle ses longues semaines de doutes à reprendre de zéro son entrainement avec l’arme des Jedi, repassant ses katas avec fermeté et ce, sans interruption, ne se stoppant qu’une fois épuisée. Ce repli sur elle-même, et son refus d’accepter les faits pour ce qu’ils étaient inquiétés bien évidemment les maîtres qui tentèrent de la faire sortir de son cocon en lui proposant des missions aux côtés d’autres mentor mais la terreur rousse, avec son caractère obtu, les refusa toutes sans faire la moindre exception. Ce ne fus que lorsque maitre Rao reprit conscience et qu’elle fut autorisée à le voir qu’elle se libéra de ce carcan qu’elle s’était imposée. Elle discuta longuement avec lui, et ensemble ils dissipèrent en grande partie les doutes qui parsemaient l’esprit de la padawan expérimentée. Cependant, le Maitre n’était pas encore rétabli et Neela encaissa le coup lorsqu’il lui expliqua qu’elle allait devoir s’adapter à des mentors de substitution le temps nécessaire à sa guérison. Neela ne voulait pas d’autres enseignants, et ce malgré l’enfer que lui faisait vivre Vitius Rao au quotidien mais elle dû céder face à l’insistance de son maître.

Bien que Neela s’en voulait d’avoir céder, ses voyages aux cotés d’autres mentors se révéla bénéfique pour elle qui n’avait quasiment connu que Lucazec, Ossus et les mondes malfamés des Colonies et des Bordures. Elle découvrit les beautés d’Alderaan et le côté rebelle de Corellia ainsi que le duracier et le permabéton de Coruscant au cours de mission diplomatiques qui, si elles n’étaient pas dénuées d’intérêts, s’éloignaient tout de même grandement des missions qu’elle accomplissait d’ordinaire avec maître Rao. Contre toute attente Neela se mit à apprécier ces mois passés à bouger de maitre en maitre, goûtant à une liberté qu’elle s’était résignée à observer et à ne jamais vivre au quotidien, au cours de ses missions sous couvertures, et s’attirant parfois les foudres de ceux qui devaient, parfois, supporter une padawan qu’on leur avait refourgué contre leur gré dans les pattes. Presque aucun ne refusa néanmoins de la prendre sous leur aile pendant un temps, à l’exception d’un chevalier cathar qui partait en mission risquée dans l’Espace Hutt et ne voulait pas emmener avec lui une padawan qu’il estimait prometteuse. Ils voyagèrent ensemble jusqu’à Devaron, où il laissa la rousse aux soins de la petite enclave Jedi que l’Ordre avait installé il y a des millénaires dans une zone de l’espace qui avait vu naître un grand nombre de sensitifs.

Le Temple d’Eedit avait été construit autour d’une vergence dans la Force et était facilement reconnaissable à sa tour symbolique qui s’hérissait au-dessus des montagnes ainsi que ses grandes aires d’atterrissages utilisée par les vaisseaux de l’Explocorps pour cartographier les régions encore inconnues des environs et ses nombreuses serres où poussaient bon nombre de plantes de l’Agricorps. La Jedi, qui avait déjà passé la vingtaine, se retrouva pendant un temps à errer sans but avant qu’elle ne découvre les grands hangars qui abritaient les chasseurs laissés en garnison. Les montagnes sur lesquelles était bâtie l’enclave lui rappelaient les chaines d’Eochoo et voir ces appareils cloués au sol lui donnait régulièrement envie d’en emprunter un pour survoler ce qui devait être un paysage splendide et magnifique. On l’y laissa, une fois, et à partir de cet instant elle tissa certains liens avec les mécaniciens qui maintenaient en état les appareils. C’est ainsi qu’elle se retrouva à travailler avec eux et partagea ces quelques compétences avec leur expertise. Changer certaines pièces était facile et elle l’avait déjà fait. En revanche, remplacer un hyperdrive, ça, elle ne l’avait jamais fait et découvrit plein de choses qu’elle ignorait. Plein de nouveautés qu’elle n’hésiterait pas à mettre en œuvre pour améliorer le vieux Delaya qu’elle avait récupéré en sauvant maitre Rao. Vitius Rao, justement, lui envoyait régulièrement des nouvelles mais le maitre Jedi n’était pas encore rétabli, loin de là. Ses blessures étaient très graves mais s’il était hors de danger depuis des mois sa rééducation prenait beaucoup plus de temps que la rousse ne l’avait pensé. Neela prenait soin à lui envoyer régulièrement ce qu’elle faisait au quotidien, et son mentor l’incitait à persévérer et à profiter de ce long moment de répit dans sa formation pour en apprendre le plus possible sur ce qu’il ne pourrait jamais lui-même lui enseigner.

Ce jour-là Neela venait d’effectuer un vol d’essai avec un appareil dont elle avait participé aux réparations et elle avait dû rapidement faire demi-tour après l’apparition d’un problème sur un des stabilisateurs. C’est encore en tenue de vol qu’elle avait aussitôt commencé à aider les autres mécaniciens à identifier la panne, n’hésitant pas à grimper sur l’aile de l’appareil pour venir prêter main forte à un togruta qui torturait déjà les circuits du chasseur. Avec sa mèche rebelle qui tombait sur le côté, la rousse le regarda intensément tout en repoussant son bras avec le revers de sa main.

« Fais attention, à trifouiller comme ça ses circuits tu vas l’endommager plus qu’il ne l’est déjà ! »

Le Togruta retira sa main, non sans offrir un regard offusqué à l’humaine amusée de sa réaction.

« Oh, et depuis quand madame je-sais-tout est-elle une experte ? » grogna-t-il.

Neela haussa les épaules en réponse et, toujours avec amusement, écarta les mains et prit un air moqueur plaisantin mais parfaitement amical :

« Hé, c’est pas moi qui ait fait ces réparations-là, à ce que je sache. D’ailleurs, je me demande bien qui ça peut-être ! »

Le Togruta s’offusqua, et son teint changea presque de couleur alors que les autres mécaniciens s’esclaffèrent. Il s’apprêta à répondre sur le même ton lorsque l’alarme se mit à sonner, puissante et redoutable, pour signaler le début d’une alerte. Neela se redressa sur l’aile du chasseur, debout, pour assister à l’arrivée soudaine d’une foule de mécaniciens autour des appareils d’alerte pour les préparer au départ. Derrière elle les portes s’étaient ouvertes pour laisser place aux chevaliers de l’Explocorps qui partait en mission, harnachés dans leurs baudriers et casque d’ors-et-déjà vissés sur la tête pour certains. La frustration la gagna presque immédiatement, elle qui faisait partie des pilotes en alerte mais dont l’appareil était encore en panne. Sous ses yeux, les premiers pilotes prenaient place dans leurs chasseurs et décollaient, leurs appareils s’élevant avec grâce dans le ciel pour prendre de la vitesse et disparaître au-delà de l’horizon. C’est alors qu’elle se rendit compte qu’en bas, au pied de son aile, quelqu’un l’appelait.

« Hé, Acksedge, qu’est-ce que tu attends ?! »

Les yeux de Neela devinrent ronds comme des billes lorsqu’elle se rendit compte que l’humain était un des pilotes et la rousse rougit presque immédiatement de gêne, puis de honte.

« Chevalier Zel, le… mon appareil n’est pas encore réparé. Je ne peux pas venir... »

« Foutaises ! Tu n’as qu’à prendre celui-là, là-bas. Je sais qu'il n'a pas l'air d'être en bon état mais ce n'est qu'une apparence. Le chevalier Tsion l’a piloté la semaine dernière. »

Le regard de la Jedi se posa sur l’appareil que le chevalier Zel pointait du doigt à l’autre bout du vaste hangar et Neela compris presque tout de suite pourquoi personne n’avait eut l’idée de le prendre depuis tout ce temps. C’était un bien vieux modèle, et du genre à vous repousser immédiatement : rouillé, à moitié recouvert d’une bâche, il donnait presque l’impression d’avoir été laissé à l’abandon. La rousse quitta le haut de l’aile du chasseur pour remettre pied à terre non sans avoir récupéré le fusil blaster qu’elle avait toujours avec elle et qui s’était jusqu’alors trouvé dans le cockpit du chasseur endommagé.

« Vous êtes-sûr ? Il me donne plus l’impression d’être une épave qu’un vaisseau capable de voler… »

« Absolument sûr, je l’ai lu dans les registres avant de venir. Allez hop, Acksedge. On nous attend là-haut. Vous, aidez-là ! »

Le chevalier Zel disparût aussi vite qu’il était arrivé, grimpant dans un appareil non loin. Les techniciens s’affairaient déjà autour de Neela, récupérant leurs outils pour se diriger vers l’appareil positionné de l’autre côté du hangar. Le temps pressant, elle ne tarda pas à en faire autant. Elle récupéra les provisions de survie de son vaisseau et traversa à son tour le hangar alors que les chasseurs continuaient de s’élever l’un après l’autre dans le ciel de Devaron. De près l’appareil semblait encore plus usé par le temps, et de nombreuses longues éraflures signalait qu’il avait certainement déjà connu un violent crash. Neela rangea les provisions dans un contenant désigné à cet effet et grimpa l’échelle jusqu’au cockpit. Elle s’y inséra avec l’aide d’un des mécaniciens et glissa son fusil blaster entre l’accoudoir droit et ses jambes. Casque vissé sur la tête, elle observa les cadrans et écrans devant elle et soupira de soulagement. Heureusement que les cockpits de ces appareils étaient à peu près tous les mêmes, pensa-t-elle, avant d’abaisser la verrière. Elle reçu un dernier conseil de la part des mécaniciens et opina du chef avant de mettre le contact. L’appareil prit vit, et les moteurs s’allumèrent pour le soulever très légèrement du sol. La rousse guida ensuite le chasseur vers la porte du hangar et poussa la manette des gaz à fond, se préparant à une poussée soudaine.

« Ici Acksedge, je vous… hé, c’était quoi ça ? »

Il y eut un bruit sourd à bord, et son champ de vision se brouilla soudainement avant que Devaron ne disparaisse pour ne laisser place qu’à un tunnel luminescent qu’elle ne connaissait que trop bien : l’hyperespace. Elle resta incrédule pendant une minute, pétrifiée d’effroi, avant de commencer à tapoter sur les écrans et le clavier qui se trouvait devant elle. Neela était certaine de n’avoir rien entré dans l’hyperdrive. Elle s’était même assurée que son registre était vierge. Tout ceci n’avait aucun sens, et surtout, cela voulait dire qu’elle ignorait où elle allait ! Elle tenta de forcer l’hyperdrive à couper d’urgence l’hyperespace mais il n’y eut aucune réponse et la rousse ne tarda pas à paniquer. Elle avait dû faire quelque chose de travers mais elle ne voyait pas quoi et pour ne pas arranger les choses, l’astrodroïde qu’on lui avait collé dans les pattes ne répondait plus ! Qu’allaient penser les Maitres ? Ils allaient probablement l’accuser, et la faire renvoyer sur Ossus ! Quelle imprudente elle avait été de faire confiance à un tel tas de ferrailles !

Livrée à son sort, la Jedi chercha à se calmer et médita pendant ce qui devait probablement être une bonne heure et se réveilla soudainement de sa trance lorsque le vaisseau émergea de vitesse-lumière dans un violent bang.

« Ah. Enfin ! »

Neela tenta de reprendre les commandes mais celles-ci étaient toujours verrouillées alors que l’ombre d’une planète se dessinait sur sa verrière, le chasseur semblant foncer droit dessus alors-même que le pilote automatique n’avait jamais été engagé. La padawan tenta alors, maintenant qu’elle le pouvait, d’émettre un signal de détresse et de reprendre contact avec son astrodroïde. Si elle parvînt à émettre un message, elle n’était pas certaine d’être entendue. Le droïde, lui, resta muet malgré la descente qui s’annonçait violente. Et violente elle fut alors que le chasseur plongeait dans une brume comme Neela n’en avait jamais vu. Ne sachant à quoi s’attendre, la jeune humaine décida de reprendre les choses en main et arracha une partie du tableau de bord pour tenter de reprendre les choses en main et, grâce à une dérivation parmi les moins recommandables parvînt à reprendre le contrôle de l’appareil alors que ce dernier commençait sérieusement à remuer au fur et à mesure qu’il s’approchait du sol, arrachant les branches d’arbres qu’elle n’arrivait même pas à distinguer.

« Oh bon sang… »

Il était déjà trop tard, et même si Neela parvînt à reprendre le contrôle, elle ne pût interrompre la descente mais amortit néanmoins une chute qui aurait dans d’autres circonstances causer sa disparition. Le vaisseau rebondit violemment au sol, dans ce qui semblait être un marais et s’échoua sur un semblant de plage boueuse et visqueuse où il se mit à déraper. La rousse se dégrafa rapidement et ouvrit sa verrière, agrippant son fusil d’une main et plongea hors du vaisseau, rebondissant sur l’aile pour s’échouer sur un sol plus ferme alors que derrière elle le vaisseau finissait sa course contre un arbre. Elle souffla longuement, reniflant l’air nauséabond qui s’échappait du marais, et se redressa doucement en scrutant son environnement : le ciel était masqué par la brume et elle était entourée d’une forêt d’arbres et de lianes qui recouvrait un sol particulièrement marécageux. Neela réalisa alors qu’elle était probablement sur la seule terre ferme des environs, ou du moins, c’était ce qui lui semblait.

Elle s’approcha de son chasseur fumant pour inspecter les dégâts et réalisa avec une certaine surprise qu’il avait à première vue plutôt bien encaissé le choc à contrario de l’astrodroïde, pour qui elle ne pouvait plus rien faire... Cependant, les systèmes électroniques ne répondaient plus, donc plus d’appel de détresse possible… Elle soupira et arracha la porte du petit compartiment qui cachait ses provisions de survie et récupéra le sac avant de se débarrasser de son casque dans le cockpit. Puis elle regarda de nouveau aux alentours.

« Guide de survie en milieu hostile, s’assurer d’abord que les environs ne sont pas dangereux… » soupira-t-elle. « Si je parviens à trouver une once de civilisation là-dedans… »

Sabre à la ceinture, sac sur le dos et fusil en mains, Neela se mit en marche pour reconnaître les environs en se claquant la joue pour écraser un moustique aventureux. Et autant être honnête, mis à part des arbres, des lianes, des marais, de la brume et des bruits plus étranges qu’inattendus, bien évidemment, il n’y avait rien. Pourtant, la Force lui disait tout autre chose. Il lui suffisait de s’ouvrir un peu à son environnement pour comprendre qu’il était ien vivant, et peuplé de toutes formes de vies animales qui semblaient plutôt se terrer dans les marais et…


BLAAAM ! BLAAAM ! …………. Zzzzziiew !


Un volatile chuta, frappé à mort par deux décharges de blaster que Neela venait de tirer d’une main par pur instinct, suivit d’un mouvement de jambe et d’une découpe nette au sabre-laser du deuxième prédateur, qui échoua mort à ses pieds. Blaster toujours en main canon baissé et lame jaune de son sabre levée, la rousse refoula sa mèche rebelle d'un mouvement de tête puis repoussa la bestiole morte d’un revers de sa botte, au milieu de la boue...

« Saleté ! Mais qu’est-ce que je fous ici, moi… »
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Lianna Tsi'a Cyan
Lianna Tsi'a Cyan
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Lun 18 Mar - 20:46
Lianna Tsi'a Cyan
Les ombres des marais [Pv Neela] T7-o1_10

« - Oui ! Je sais, C.Y.Bot ! Tu m’auras prévenue. C’est bon maintenant ? »

Mon Choupirate n’en a pas fini avec ses jérémiades et il en remet une couche immédiatement. Je fais mine de ne pas l’entendre tout en finissant les opérations de pré-décollage.

« - Twidibidiboup Diop Clonk dzioooon clonk ! »

« - Aller ! Arrête de chouiner s’il te plait et aide-moi à vérifier que tout est paré. »

La tête ronde C.Y.Bot tourne de droite à gauche et ses capteurs émettent une lumière rouge. Mon petit droïde se met à bouder, on dirait… Je finis les derniers contrôles avant de contacter les opérations de vol.

« - Ici, Lianna Tsi’a Cyan. J’ai réquisitionné l’appareil UV950 pour une mission de sauvetage urgente. Parée à décoller. »

J’entends la voix du contrôleur des opérations de vol du Temple d’Eedit.

« - Ici Contrôle de vol. Pouvez vous répéter, Maître Tsi’a Cyan ? »

Mais pourquoi tout le monde est il soudain atteint de confusion ? J’ai l’impression que la vision du chasseur de Neela qui est parti en hyper espace depuis l’aire d’embarquement a annihilé toute pensée cohérente.

« - Ici Lianna Tsi’a Cyan, j’ai dit que je partais en mission de sauvetage. Nous avons un chevalier Jedi en perdition et je compte bien la ramener parmi nous. »

J’ai l’impression de ressentir la stupeur de mon interlocuteur quand je prononce ces mots. J’imagine que la disparition du chasseur a été suffisamment choquante pour que tout le monde s’imagine que Neela Acksedge soit morte mais je n’ai pas le temps de d’en discuter avec tout le monde.

« - Mais… Elle est morte, Maître Tsi’a C… »

Je laisse échapper un mouvement d’humeur qui ne me ressemble guère.

« - Non. Elle est vivante. Je le sens. Faites-moi confiance. »

« - Mais… même si c’est le cas… Comment savoir où elle… »

« - Ah mais foutez-moi la paix et donnez-moi cette autorisation de décoller. Je sais ce que je fais, je vous l’ai dit. Alors ? Je peux y aller ? »

J’entends C.Y.Bot en remettre une couche de râlerie et de mauvaise foi dans mon dos. Ce n’est pas tant qu’il ne croit pas en mes certitudes, mais plutôt qu’il n’a pas envie de retourner sur Dagobah… Je lui jette un petit regard amusé et je lui décoche une petite pichenette sur le crâne.

« - Aller promis mon Choupirate…Je ne t’abandonnerais pas dans la vase cette fois. »

J’entends enfin le Contrôle des opérations de vol me répondre. C’est la voix de Maître Revan, la responsable du Temple qui me répond :

« - Bon voyage, Lianna. Ramenez-nous notre chère Neela. Que la Force soit avec vous. Terminé. »

Je pousse sur la manette des gaz et mon chasseur s’élève enfin dans les airs. Je pousse les propulseurs à fond tout en révisant une dernière fois les calculs d’astrogation. Et si pour une fois, j’évitais de me crasher sur cette foutue planète marécageuse ? Ce serait bien de ne pas avoir à virer toute la boue de l’univers de l’habitacle mon appareil avant de redécoller, non ?

Les ombres des marais [Pv Neela] Jackie-wei-dagobah-up



Dagobah, il y a 17ans…



« - Oui je sais... Je t'ai oublié et je te présente mes excuses mon Choupirate... Oui, oui, j'arrive. Je me dépêche... Quoi ? Comment ça tu es en train de te noyer ? Depuis quand tu as besoin de respirer ? Ecoute, je te promets que je ferais une révision complète de tes circuits... Oui et je nettoierai toute la boue que tu as ingurgité, promis. Cela ira ? »

Pffff ! Vraiment, tout va de mal en pis depuis que j’ai atterrit dans ce trou perdu.

D’abord, ce foutu chasseur semble avoir rendu l’âme... A part les ordinateurs de bord, plus rien ne fonctionne. C’est totalement incompréhensible puisque les batteries étaient toutes neuves avant que je ne décolle. J’avais soigneusement révisé tous les composants sensibles et effectué un travail de maintenance sévère. J’avais parié avec Ons que j’y arriverais toute seule et je comptais bien gagner ce pari. Et voilà ! Plus rien ne fonctionne : Les servos moteurs ont rendu l’âme, les commandes de directions sont bloquées et les propulseurs n’émettent qu’un faible ronronnement stupide au lieu d’un rugissement encourageant.  Si je n’étais pas immunisée à la superstition, je finirais par croire que je suis victime d’un mauvais sort. D’autant que C.Y.Bot m’assure que tout fonctionne parfaitement, qu’il n’y a aucun dégât structurel et que l’énergie est bien là. Mais alors pourquoi rien ne marche à part les systèmes de survie ?   C’est à n’y rien comprendre !

Ensuite impossible pour l’instant de savoir où je suis : Le saut en hyper espace a été tellement soudain que je n’ai pas réussi à accéder à l’ordinateur de vol. Mon partenaire astro-navigateur me dit qu’il s’agirait d’une planète nommée Dagobah. Je suis très heureuse de le savoir. Et c’est quoi Dagobah, hein ? A priori, je ne distingue que des marais et de la brume à perte de vue. Je ne sais ni où se trouve Dagobah, ni d’ailleurs comment on survit ici. A ce que je vois, il y a de grosses bestioles pas commode dans les eaux des marais (je n’ai pas envie de compter leurs dents) et des oiseaux voleurs attirés par les composant électronique brillants.

« - Tzionnn ziummm tikiclop Dong ding tsion ! »

C.Y.Bot est tombé dans l’eau et reste coincé par des lianes. Il a faillit se faire bouffer par un de ces machins dont je ne veux pas avoir à compter les dents. Forcément il est furieux contre moi et m’accuse de tous nos problèmes actuels.

« - Oh ça va ! J’ai entendu. Je t’ai dit que j’allais rentrer. Je finis juste de jeter un coup d’œil un truc qui m’intrigue… Quoi ? Mais non tu ne vas pas être mangé. Tu connais beaucoup de monstres aquatiques qui aime le métal ? Tu es indigeste mon Choupirate ! »

Finalement, il y a cette sensation étrange et oppressante que je ressens. J’aimerai tant que Maître Anders soit là avec moi pour m’expliquer. Je ne suis que chevalier et je n’ai jamais été confrontée à une telle impression. Je perdu une partie de ma sensibilité. Je me sens en partie aveugle, comme si les perceptions que me confère mon affinité avec la Force avaient été grandement atténuées. Au-delà de quelques dizaines de mètres, je ne ressens plus la vie et la force qui m’entourent. C’est très déstabilisant.

Et il y a cette sensation que l’on tente d’entrer en contact avec moi. J’entends des voix… C’est inquiétant parce que je n’ai pas pris le moindre coup sur le crâne. J’entends comme un appel et je me sens irrésistiblement attirée vers… Vers quelque chose qui ne me dit rien qui vaille, en fait ! Et parce qu’il en faut plus pour m’effrayer, je m’en suis approchée.

« - Liannaaaaaaaa…. »

Je sursaute à nouveau, le sang glacé à l’écoute de ce murmure à mon oreille.

« - Qui est là ? »

J’avance dans la brume, serrant mon sabre laser entre mes doigts. Je saute par-dessus un arbre mort et j’escalade un rocher recouvert de mousse. J’ai soif, soudain. Je porte ma gourde de survie (modèle militaire n°145B) et je bois l’eau plate distillée hier par mon cuiseur de poche. Malgré sa pureté, elle a un goût saumâtre…

« - Liannaaaaaa…. Pourquoi nous as-tu oublié ? »

Quoi ? Qui ai-je oublié ? Je lève les yeux et je découvre une sorte de grotte sombre formée par l’enchevêtrement de milliers de racines. Un tapis de brume me sépare de son entrée. L’intérieur est si sombre que je ne peux rien y distinguer. Les rayons du soleil ne parviennent qu’à grand peine à percer les brumes qui m’entourent.

Les ombres des marais [Pv Neela] 3225223283_1_2_3DavfJeB

« - Qui êtes vous ? »

Je ne sens rien… pas la moindre présence… Et pourtant, je sais que quelque chose est là. je me sens observée. Un long frisson parcoure mon échine et je sens mon cœur battre plus fort. La peur… La colère… Je ne peux quitter des yeux l’entrée sombre de la grotte. Je fais un pas…malgré moi. Je ne veux pas avancer et pourtant, je me sens contrainte de le faire.

« - Tu nous as abandonné. »

« - Non ! De quoi parlez vous ? Qui êtes vous ? »

J’avance dans l’ombre. Mes pieds foulent un sol recouvert de petits ossements. Des rongeurs ? J’espère que ce ne sont que de petits rongeurs et non des êtres pensants… Devant moi… Il y a quelque chose devant moi. Je distingue des silhouettes qui me sont familières : celle fine et maigre de Arian Ts’ierries avec ses lekkus amputés et cautérisés… Celle plus massive de l’autrefois jovial Choob Na Kal. Ses yeux lui ont été arrachés… Je vois Luthien, ma douce Luthien qui… Je réprime un haut le cœur : Je ne m’attendais pas à être confrontée à la vision de mes compagnons morts à ma place. D’autres silhouettes m’entourent. Ce sont des gens connus, que j’ai souvent aimés…

« - Je… Que me voulez vous ? »

J’aimerai que mon maître soit là avec moi. Je songe un instant à appeler C.Y.Bot pour lui demander de m’aider. Je me sens paralysée.

« - Lianna… »

«  - Pourquoi nous as-tu abandonnée ? »

« - Pourquoi n’es tu pas morte à notre place ? Nous méritions de vivre, bien plus que toi… »

Je porte la main à ma gorge. Je me sens oppressée. Je… Que dois je faire ? Je ne suis qu’une chevalier Jedi et sans grand talent, je le sais. Je…maître ? Où êtes vous ? Maître ? Aidez moi…

Les ombres m’entourent et je me sens en danger. Je  serre la garde de mon sabre entre mes doigts ruisselants et je l’allume.

ZIOOOONNN !

« -  Allez vous en ! »

Un bref instant, je me sens rassurée par la lueur blanche de la lame de mon sabre laser qui disperse les ombres sur le point de m’engloutir. Et puis, je me rends compte que je ne suis plus seule. Une présence. Une femme, d’une grande puissance. Elle m’est familière. Elle est là et s’approche lentement de moi, inexorablement… Vêtue de sombre, une capuche dissimulant ses traits, elle me fait face, sortie des ténèbres qui m’entourent. Les ombres qui m’assaillaient tournoient autour d’elle dans un ballet effrayant, un concentré de mes peurs et de mes regrets.

« - Bonjour, Lianna. »

Cette voix… je… Je n’en crois pas mes oreilles… Je..

« - Qui es tu ? »

La femme sourit et je sens son mépris teinté d’amusement. Je lève mon sabre vers elle, interposant ma lame de lumière blanche entre nous deux. Un laser rouge se dresse et frôlent le laser de mon sabre. Nos armes crépitent l’une est l’autre, et des étincelles jaillissent entre nous.

« - Tu sais qui je suis. Tu l’as toujours su, Lianna. »

J’ai l’impression qu’un scolopendre glacé descend le long de ma colonne vertébrale. Mes yeux verts rencontrent ceux de ma vis-à-vis, en tout point semblables aux miens… Une mèche d’un joli blond vénitien s’échappe de dessous la capuche sombre. Sa voix, sa taille, sa façon de bouger…je… c’est…

« - Tu deviendras très puissante, tu sais Lianna. Regarde moi. Regarde donc celle que tu deviendras. »

« - C’est impossible… »

Je tremble… Je me découvre, plus âgée, plus sure de moi, belle et terrible. J’ai du sang sur les mains et je suis impitoyable.

« - Et pourtant, je suis là en face de toi. Je suis plus que ta sœur. Je suis toi. Plus forte et plus puissante que tu ne l’es actuellement. »

Ce qui est terrifiant, c’est que je voudrais être cette personne devant moi… Je… Je sais que je dois résister et ne pas fuir. Je sais ce que je dois faire….

Et pourtant, je m’enfuis en laissant tomber mon sabre. Je sors précipitamment de la grotte, poursuivie par le rire de celle que je serais et par les spectres qui hantent mon passé. Je cours sans me retourner, terrifiée jusqu’à ce que je trébuche sur une racine et que je m’effondre dans l’eau croupie. Je perds conscience.

Le sifflement strident d’une alarme me réveille enfin.

« - Tsion dig Tipdipdip ! »

Combien de temps suis-je restée immobile et vaincue ? Je ne sais…

« - C.Y.Bot ? Oui…je suis là…Non ça ne va pas…je…Oui, je viens te chercher… Non, je ne vais pas bien… A de suite… »

Des larmes coulent sur mes joues et j’ai l’impression qu’un trait froid s’est fiché dans mon cœur… Mon C.Y.bot… je dois aller le sauver…le reste attendra…



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Orbite de Dagobah, des années plus tard…


« - Bien joué C.Y.Bot. »

Mon Choupirate, clignote et émet une série de « bip didi bip » ravis. Je presse les senseurs longue distance et je balaye la surface de Dagobah sous un spectre large fréquence.

« - Tu détecte quelque chose de ton côté ? »

Pour l’instant, les senseurs restent muets. Ce n’est guère étonnant compte tenu de la nature même de Dagobah : c’est le pire trou paumé que je connaisse. Dire que je rêvais d’une plage paradisiaque avec un lagon turquoise. Je rêve d’un cocktail au goût sucré que je partagerais en bonne compagnie. A la place, je suis à la recherche d’une jeune chevalier Jedi qui s’est écrasée dans les marais selon toutes probabilités…

« - Dik Blink tadip zion tsuuun bip clik dibip. »

Je me tourne vers mon Choupirate et je pose une main distraite sur sa coque flambante neuve.

« - Non, je te promets que je ne te laisserais pas entre les crocs d’un de ces monstres... Et que je ne te laisserai pas rouiller à nouveau. Promis. »

Bon. Si le chasseur « hanté » a encore fait des siennes, il est tout à fait possible qu’il se soit dirigé exactement au même point d’arrivée que moi la première fois. En tout cas, je ne détecte rien en orbite, ce qui semble indiquer un atterrissage. Combien de temps s’est il passé depuis le saut en hyper de Neela Acksedge ? Quelques heures… J’espère que tout va bien pour elle mais je crains le pire. Je presse sur le communicateur  de mon vaisseau.

« - Ici Lianna Tsi’a Cyan en mission de sauvetage. Neela ? Est-ce que tu m’entends ? Je suis en train de chercher ton point de rentrée dans l’atmosphère. Est-ce que tu m’entends ? »

Mmm… Pas de réponse… C’est ennuyeux… J’entends C.Y.Bot protester.

« - Non mon Choupirate. On va devoir s’approcher et se poser. Désolée. »

Je presse à nouveau le communicateur :

« - Neela. Il est important que tu m’écoute si tu reçois c »e message : Ne bouge pas de là où tu es. Et si tu t’aventures dans les marais, ne t’approche pas de la grotte noire. Si jamais tu la vois, tu la reconnaîtras sans peine. Tu es en danger. J'arrive. Tsi'a Cyan terminé.»

Je vais envoyer ce message en boucle le temps de détecter l’appareil de la jeune Jedi J’ai faillit mourir quand les ombres se sont emparées de moi. Ou j’aurai pu en ressortir changée à jamais… D’ailleurs, c’est ce qui s’est passé…
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