Cato Neimoidia, sur continent montagnard isolé loin des capitales, vers 6h du matinAu bord de la falaise, allongé sous son filet de camouflage et des jumelles probablement bourrées de technologies futuristes devant les yeux, Drakka observe le campement endormi en contrebas, dans la gorge formée par la jonction de deux massifs montagneux. Le campement comporte de nombreuses tentes, quelques préfabriqués, mais surtout plusieurs véhicules, de nombreux droïdes -à l'arrêt pour le moment, pour ne pas gêner le sommeil de leurs propriétaires-, et un petit groupe de Banthas parqués dans un coin. Difficile d'en voir plus malgré les capacités de ses jumelles, tant la brume est omniprésente. Il dénombre deux... quatre... huit... dix sentinelles en défense. Un sourire aux crocs pointus se dessine sur sa face velue de Wookie: il y a un beau butin à se faire !
Drakka se relève, et se retire en silence en faisant signe à ses deux compagnons de le suivre. Il leur murmure:
"- Rawrgwraaagrrrr."Pour être sincère je ne sais absolument pas ce que ça veut dire: je ne parle pas le wookie. Sans doute que ça a un rapport avec toute la troupe majoritairement constituée de wookies mais aussi d'alien de toutes sortes qui fourbissent leurs armes en contrebas et se déploient en silence autour du camp, prêts à donner l'assaut.
Cato Neimoidia toujours, petite ville de Pakan, à peu près au même momentUn vent frais souffle dans la vallée, faisant s'agiter les branches des arbres, les poils des banthas, et mes lekkus. Le paysage autour de moi est à la fois désolé, grandiose magnifique: les montagnes en forme d'arches, en partie recouvertes de manteaux de forêts, enjambent des précipices sans fin où nagent des océans de brume ; le ciel d'un bleu pur, le soleil qui dispense paresseusement ses rayons à travers des manteaux de nuages... En regardant tout ça, j'ai un peu l'impression de me trouver sur une carte postale ou bien une brochure publicitaire pour des vacances avec option randonnées en montagne !
Hélas, pas de promenades touristiques pour la petite Iséri puisque je suis ici en mission ! Une mission plaisante à première vue cependant puisqu'il s'agit de me rendre sur un versant peu habité (voir pratiquement désert, excepté quelques petites villes comme celle dans laquelle je me trouve, ou la technologie semble avoir pris un siècle ou deux de retard) de la planète afin de rejoindre un groupe d'explorateurs/archéologues/chasseurs de trésors (visiblement le concept a l'air d'être flou) qui demande mon expertise archéologique pour l'identification d'un possible site jedi qu'ils ont exhumé au cours d'une de leurs excavations. A priori pas de combats, pas de négociations avec les représentants retors d'une planète malhonnête, ni quoi que ce soit d'autre de compliqué: juste mon péché mignon, l'étude des civilisations disparues et de leurs vestiges !
Mais qui dit mission sérieuse n'a jamais exclu petite détente ! Enfin... si. Je suis à peu près certaine que des milliers de maîtres jedi avant moi ont martelé des générations de jeunes jedi à propos de préceptes tels que la tempérance et la rigueur en toutes circonstances, et que ces derniers excluaient très certainement de commencer leurs missions par une petite séance de relaxation loin de tout ! Du fond de mon baquet d'eau chaude, tranquillement installée au fond des termes de mon tout petit hôtel, sur une terrasse en bois dont les rideaux me dissimulent des regards extérieurs tout en m'offrant un large panorama sur les montagnes, je me dis que je suis totalement d'accord avec eux ! Je suis tempérance et tout ça quand il le faut, mais pour le moment j'apprécie ce petit moment de calme et de flottement dont je peux profiter avant que ma mission ne commence réellement ; et pour moi savoir profiter de ce genre d'instants fait partie des choses essentielles de la vie si l’on veut apprécier le monde à sa juste valeur !
La vérité, c'est que quoi que je fasse je suis immobilisée dans cette petite ville en attendant la venue de mon contact, un certain Colle Toran, Kôle, ou Kolt, ou... on m'a dit son nom à l'oral donc je n'ai pas de certitudes quant à la manière de l'orthographier. Oh, tant pis: avec un peu de chance je n'aurai jamais à l'écrire et il ne saura jamais que j'écorche son nom !
C'est ce Colle, ou Ko... bref ! C'est lui qui doit me conduire sur le site de fouilles, à deux journées de voyage d'ici par voie terrestre, la seule praticable apparemment, dans un dédale de montagnes et de précipices. C'est à ce moment-là que les choses sérieuses commenceront.
A côté de moi, Monsieur Balourd mon gros droïde cubique semble roupiller, mais je sais qu'il se tient aux aguets, prêt à recevoir les appels qui ne manqueront pas d'arriver lorsque mon contact sera la. En attendant je prends le temps de frotter ma peau avec une éponge parfumée, d'étirer longuement les jambes, et mon dos, de me laisser à demi flotter dans l'eau ; immergée jusqu'à la poitrine, adossée contre le bord tiède de la cuve, mes lekkus flottant dans le vide derrière moi, je ferme les yeux et me dis que vraiment, c'est une mission qui commence bien !